Le principe ?
Raconter une bonne tranche de fantasy en moins de 50 lignes ET introduire des références (A quoi ? Ah ça…).
Paragraphe VII – Un groupe soudé
« Qu’est-ce qu’on fait de lui ? »
Pour rajouter à votre humeur maussade, vous avez malencontreusement déchiré votre dernière paire de chausses sur le harpon d’un gobelin mort et bigleux. Il faut dire à votre décharge qu’il traînait un peu en plein milieu du passage ce négligeant macchabée.
Dans la pièce de l’ancien donjon destiné à accueillir le seigneur et sa famille, votre groupe – la mine grave et lugubre – réfléchit. Ce qui est absolument nouveau pour vous…
Le nain – « On le tue ? »
Zachnèflein – « Pourquoi ? »
Le nain – « Ben surtout, pourquoi pas ? Par la barbe turgescente de Morladin ! Il nous a quand même trahi ce petit fils de salaud ! Allez nous vendre à un roi démon alors qu’on doit justement l’éliminer. Faut le faire quand même ! «
Zachnèflein – « Je le sais, mais c’est dans sa nature. Son raisonnement est complètement chaotique et il ne sait servir que ses propres intérêts immédiats… »
Le nain – « C’est bien ce que je dis…un petit fils de salaud. Doublé d’un pompeux connard prétentieux ».
« Cureton » – « Du calme, mes amis. Pourquoi l’a-t-on gardé si longtemps alors ? »
Zachnèflein – « Ben, ca reste le seul qui sait crocheter les serrures… », « Qui sait masser les arpions… », « Qui sait faire les potions… », « Qui sait cuisiner les marrons, chanter des chansons, assaisonner les hommes scorpions… », « Il manie plutôt pas mal le bâton… »
« Cureton » – « Ok, bon bref…disons qu’il a quelques talents…indéniables. Mais est-ce indispensable pour notre présente entreprise ?
Le nain – « Non »
Zachnèflein – « Ben… »
Le nain – « Oh peau d’balle, t’es bouché à l’émeri ? J’ai dit non ! »
« Cureton » – « Bon on vote : qui pour lui faire ravaler son extrait de naissance à ce mécréant de pied poilu ? ».
Malheureusement ce n’est pas ce que pensent vos deux autres comparses. Faudra rapidement envisager d’en changer au prochain passage en taverne. Il y a parfois des groupes en soldes à certaines périodes de l’année et les mages sont toujours au rabais ces derniers temps…
Alors que votre coterie semble prête à la boucherie et décidée à faire rendre tripes et boyaux au petit roublard poilu, quelle n’est pas votre béate stupéfaction de découvrir qu’il s’est barré en tranchant ses liens avec son couteau multitâches. Sacré pied poilu de Mac Gyvere !
« Là ! Il est passé par cette anfractuosité ! » cria le nain.
« Tu connais ce mot, toi ? » s’étonna le prêtre d’un air sardonique. « Prépare tes flèches, petit homme ! »
Le nain cracha au sol devant l’insulte mais s’exécuta. Bondissant à sa poursuite telle une gazelle pachydermique et assurément asthmatique, de cailloux en rochers à l’équilibre précaire, l’archer banda son arc avant de décocher une flèche acide de Pef du nom d’un célèbre magicien cascadeur. Le trait acidulé alla s’écraser à une vingtaine de mètres de l’assidu traître. Pas étonnant, c’était lui l’archer de la bande, pas le nain. Souriant intérieurement de cette belle issue, vous décidez de vous détendre et de relâcher la pression qui vous avait envahie. Lâchant discrètement une flatulence de côté, vous réajustez votre cotte de mailles avant de vous apercevoir que le roublard qui s’enfuit au loin vient de le faire avec toutes vos économies.
« Ah le con ! »