C’était mieux avant ça c’est certain. Je n’avais qu’à ouvrir une feuille vierge de mon traitement de texte et aussitôt, dans un mouvement collectif plein d’entrain, mes doigts sautaient sur les touches du clavier de mon ordinateur et sous mes yeux ébahis, ils se lançaient dans la rédaction de petits textes que mon cerveau découvrait au fur et à mesure qu’ils apparaissaient à l’écran.
Tout cela relève du domaine du passé aujourd’hui. J’ai beau lancé Word chaque jour et fixer la page blanche d’un œil implorant, ni mes doigts, ni mon cerveau ne font mine de s’intéresser à la chose, indifférents à l’évènement qui il y a peu, les mettait en joie instantanément. Je suis certain que mes doigts n’y sont pour rien, je vois bien à des signes discrets qu’ils seraient prêts à repartir pour la grande aventure et les belles heures d’hier. Ne nous cachons pas la vérité, le patron c’est le cerveau ! C’est lui qui dicte la manœuvre, pour tout. De là à y voir un signe avant-coureur de la vieillesse, il y a un pas aisé à franchir.
Putain, c’était mieux avant !