Les boulets de la République 12

  LES BOULETS DE LA REPUBLIQUE 12        

Par Jean-Marie Pieri

chapitre 12
Le Roi Pausole.
Quelle apothéose digne de figurer dans les annales, le Panthéon devient un lieu ridiculement étroit pour sanctifier la main-mise de l’Etat sur l’empire des mots. L’expérience politique reste indéniablement la meilleure façon de contrôler les rouages idéologiques de l’Etat.

Dominer reste essentiel pour durer et peu importe la trajectoire envisagée, la fin justifie les moyens et il faut utiliser toutes les ressources, même les pires mensonges. Le roi républicain dispose de courtisans, de valets et d’une presse à sa dévotion d’une servilité exemplaire.

Le journaliste-laquais s’est transformé en esclave complaisant du pouvoir, bien formaté et programmé dans les écoles à décerveler, tête bien vide et bien belle seule l’image compte, informer devient secondaire, l’interprétation des évènements à ma guise devient primordiale.

Je savoure ces contacts privilégiés avec cette cour des miracles d’utiles crétins au discours mielleux et aseptisé, les trublions et autres mauvais esprits sont impitoyablement écartés, l’agent d’influence remplit son rôle à merveille, car il opére sans désemparer et lessive les esprits.

Le socialisme a fait ses preuves pour endormir le peuple, l’opium du peuple c’est lui. Tout adversaire idéologique selon la plus belle tradition de l’ère stalinienne est mis à l’index, baillonné sans pitié, exclu par un arsenal bien adapté de mesures, d’imprécations les plus venimeuses du style: extrême-droite, fasciste, raciste, homophobe, islamophobe autant de critères éprouvés!

La caste politique sans envergure reste bien trop molle, trop arrogante et prétentieuse pour s’opposer directement, la tentation de la collaboration est si forte, elle a bien trop peur de perdre ses privilèges acquis, se confine dans un périmètre de précaution, masquant lâcheté et trahison des intérêts du peuple.

Le peuple parlons-en, la plèbe versatile et les « sans dents » si influençables que l’on peut manipuler en utilisant l’arsenal des mots, mes meilleurs alliés restent le conformisme, l’égoïsme, l’indifférence, la peur de manquer, l’esprit petit-bourgeois d’un marécage de suiveurs et de séides stipendiés!

Tout est question de stratégie et de propagande pour distiller la bonne parole les tartuffes et les bons apôtres ne manquent pas, c’est une manière qui a fait ses preuves, pourquoi se gêner et ne pas profiter des avantages de la fonction, le roi c’est moi!

DOUZIEME BOULET.

Comme le roi Pausole
J’ai bien mal aux guiboles
C’est vraiment pas de bol
De me trouver au sol
Non mais, allez c’est lol
A se monter le col
Maintenant je rigole
J’ai perdu la boussole.

Présider quel métier
Voilà qui me déplait
J’aime bien paresser
Sous les palétuviers
Rien à faire c’est parfait
En un mot c’est pesé
Pour vivre c’est un fait
Allons restons caché.

Il est urgent d’attendre
Point besoin d’entreprendre
Pour penser pis que pendre
Le pays est à vendre
A ce qu’on peut entendre
Que la rumeur engendre
En ses vilains méandres
Ne craignons pas l’esclandre.

Non mais quelle fureur
Vient rompre ma torpeur
Qui m’expose à la peur
Suscitant ma frayeur
J’ai ce peuple en horreur
Qui répand la terreur
Ces sans-dents sans honneur
Soulèvent des clameurs.

Comme le roi Pausole
J’ai bien mal aux guiboles
Privé de camisole
Maintenant je rigole
Est-ce bien la vérole
J’ai perdu la boussole
Mon peuple se désole
Et rien ne me console.

FIN

Jean-Marie Pieri

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur*** 

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