Ce jour où tout a changé

Publié le 28 août 2015 par Quotidienmama

Ce soir j’ai eu envie d’écrire.

D’écrire sur un thème qui me tient particulièrement à coeur, notamment en ce moment : l’accouchement.

J’ai eu envie de te faire un petit récit de ce miracle, ce premier miracle qu’était la naissance de notre petite puce Maeva (j’en ferais un aussi pour celui de Nathan).

C’était il y a maintenant 4 ans, 4 mois et 21 jours pour être exacte. Ce jour qui a changé toute ma vie.

Ce jour, je me le suis imaginée pendant presque 9 mois (8 mois et demi finalement, mlle est arrivée avec 14 jours d’avance). Je me suis angoissée, inquiétée, j’ai appréhendée pour finalement pas stresser le jour J ou quasiment pas…

Le 5 avril, j’avais eu un RDV avec ma gygy qui m’avait autorisée à remarcher (j’étais alitée complètement de 5 mois et demi jusqu’à ce jour pour col dilatée à 2 et bébé qui appuyait dessus) DANSE DE LA JOIE! ALLELUIA, donc ni une, ni deux avec l’homme nous avons fait une promenade autour d’un lac, je crois qu’il fait un peu plus de 3km. Mon col était toujours dilatée à 2 mais tout aller bien.

Le lendemain, le 6 avril donc, date de cette photo, je suis allée aux urgences car j’avais perdu quelque chose et je ne savais pas vraiment ce que c’était et en bonne angoissée de la vie que je suis j’ai préféré y aller. C’était le bouchon muqueux. Ok. La sage femme m’a dit de ne pas m’inquiéter et que de toute façon elle ne me reverrait « pas de sitôt ». C’était sans compter la décision de Miss Maeva.

Ce jour là, ce 7 avril 2011, nous étions avec une amie dans notre premier appart à chouchou et moi à discuter. Une amie qui était alors élève infirmière et qui avait fait un de ses stages à la maternité de Massy, là où j’ai accouché pour la première fois (mais là où j’ai passé également un des pires jours de ma vie 2 ans avant…) est venue nous rendre visite et ELLE A BIEN FAIT !

Nous discutions et elle était étonnée que la maternité ne m’ait pas gardé en ayant perdu le bouchon et en étant dilatée à 2 (col qui n’existait plus du tout) Mais là elle remarque quelque chose que moi même je n’avais pas remarqué, j’avais des contractions. Dur de dire que je ne m’en suis pas rendu compte mais c’est bien vrai. Elle voyait mon ventre se durcir mais je ne le sentais même pas. Il est 16h, elle nous propose d’aller dans notre cour et pendant qu’elle allume sa cigarette et que mon homme fait je ne sais quoi, moi je ressens un gros FLOQ… là je sens les larmes me monter aux yeux et la peur m’envahir. Je la regarde et je crois qu’elle a compris direct puis à regarder le sol que je venait juste d’innonder. Je regarde l’homme a qui je dis « euhhh je crois que je suis en train de perdre les eaux ». Lui ni une ni deux il retourne dans l’appart chercher la valise et des serviettes pour ne pas que l’on mouille la voiture de Charlotte qui nous a emmené à la maternité.

Forcément les serviettes n’ont pas servit à grand chose hein! Une fois arrivés à l’hôpital, je me mets en mode marche de canard où les gens peuvent me suivre littéralement à la trace. Arrivée à la porte du service de la maternité, je leur dis que je suis en train de perdre les eaux et là la sage femme de la veille me dit « vous êtes sûr ou pas » je lui ai juste répondu « bah si j’étais en train de me pisser dessus depuis 30 minutes ça serait inquiétant non??!! ». Elle me fait donc rentrer et me fait un test pour vérifier si j’ai bien perdu les eaux. Elle revient et me dis « non vous ne perdez pas les eaux », elle m’a soûlé, je me suis dis je ne suis pas folle quand même mais finalement une autre SF me le fait et bingo il a bien fonctionné et j’ai bien perdu les eaux et pas qu’un peu.

Elle a envoyé mon homme faire mon admission pendant que me mettais dans une tenue des plus glamour avec une espère d’énorme couche qui ne servait à rien tellement ça coulait et pareil, dans le service on me suivait à la trace. Arrivée en salle de travail, elle me posa un monito et là effectivement j’avais bien de grosses contractions je montais à 100 mais je ne sentais toujours rien donc ça m’inquiétais… mais la SF m’a dit que je devais m’estimer heureuse donc je l’ai pris comme ça. Après une première exploration de la grotte, je suis dilatée à 4 mais je ne veut pas de péridurale de suite vu que je n’ai pas mal ça ne me servait à rien de ralentir le travail pour rien. Donc avec mon homme on attend, on parle, on rigole, mais on ne stresse pas, en tout cas Chouchou a su me réconforter au moment de ma prise de panique et tout le stress était redescendu. Peut être qu’il était stressé mais je n’ai rien ressenti donc je ne sais pas trop. A 18h, la sage femme revient et vérifie mon col et me demande si j’ai mal, je lui répond que j’ai juste un peu mal comme quand j’ai mes règles mais c’est tout et sur une échelle de 1 à 10 je lui ai répondu que je devais être à 2 mais j’étais dilatée à 8 et je pense qu’elle avait peur que je souffre durant l’accouchement alors elle m’a dit « comme c’est votre premier, je préfère que l’on vous fasse une péri », je m’y suis donc résignée.

La pose de la péri ne m’a pas dérangé (pour Nathan ce fût autre chose…) mais j’aurais quand même voulu que Chouchou soit là… Je ne comprends pas pourquoi ils font sortir le papa. Une fois la péri posée, alors c’est sûr que je ne ressens rien mais alors RIEN de chez RIEN. Je ne peux même plus soulever mes jambes toute seule, je ne sens plus la sage femme vérifer le col. En fait j’avais l’impression d’avoir des fourmis de partout dans le bas du corps. Je n’ai pas du tout aimé cette sensation. Mais une fois posée, le travail a donc bien ralenti car de 16h à 18h j’étais passée de 2 à 8 et là à partir de 18 ça ne bougeait plus. J’ai dû faire la crêpe plusieurs fois, monter et redescendre mon lit je ne sais pas combien de fois mais j’en ai aussi profiter pour dormir car je savais que la nuit serait courte. Puis à 22h30, j’ai dit à l’homme d’une manière très sensuelle « j’ai envie de faire caca » non mais loool et là une sage femme est entrée et m’a entendu. Elle m’a vidé la vessie et m’a ensuite demandé de pousser, je me suis exécutée et effectivement Maeva n’était pas très loin…

On s’est installées et à partir de 23h j’ai commencé à pousser… et repousser. Une auxiliaire appuyait sur mon ventre car avec la péridurale dosée à mort je ne sentait pas du tout les contractions et de ce fait je n’arrivais pas bien à pousser quand il fallait. Dans ma tête je me suis dis « il est hors de question que l’on te charcute à coup de scalpel pour une épisio (grosse hantise de la grossesse) pour ensuite la sortir avec les forceps ou je ne sais quel objet de torture » alors j’y ai mis tout mon coeur, toutes mes forces avec l’aide de mon amour qui m’a soutenu comme jamais je ne m’y serais attendue… L’homme m’a dit « je vois sa tête » C’est à ce moment là, que tout devient flou. Je me suis mise dans une bulle, ma bulle et j’ai pris ma fille dans les bras.

A 23h29, plus rien d’autres ne comptait. PLUS RIEN. Il n’y avait qu’elle, moi,nous. J’ai sorti de mon être une bombe d’amour qui m’a éclatée au visage. Une sensation, un sentiment que jamais je n’aurais pu imaginé avant d’être mère. J’ignorais que l’on pouvait aimer une personne aussi fort, aussi inconditionnellement. C’était mon miracle, ma merveille, notre création.

Nous sommes restés en salle de travail jusqu’à 3h du matin, car nous avions déclenchés les hostilités lol, il n’y avait qu’une sage femme pour 3 accouchements en même temps. On en a profité pour contempler ce petit être, faire connaissance, lui donner la première tétée. Puis nous sommes montés dans ma chambre. L’homme est parti et moi je n’ai pas fermé les yeux de la nuit cette nuit-là. J’ai juste passé ma nuit à faire ce que je ferais le restant de mes jours : contempler ma beauté.

Maeva, tu as fais de moi une maman, ta maman, une femme. Tu as changé ma vie et si tu n’avais pas été là, où je serais aujourd’hui, je ne sais pas… Mais ce qui a de sûr est que j’aurais le coeur vide car je n’aurais pas connu cet amour indéfinissable qu’est l’amour maternel. Ma vie a commencé avec la tienne.

Je t’aime à jamais et pour toujours ♥

Ces photos ont été faite à 10h le lendemain, Maeva n’avait alors que 10h30 de vie mais pfiouuuu quelle beauté!