B eato il mio vicino che dalle sue finestre B ienheureux mon voisin qui à sa fenêtre
Photo de Lucio Trizzino
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[BEATO IL MIO VICINO]
coglie con gli occhi i fiori che io curo,
i colori che veglio dal buio della casa.
Io penso a togliere le foglie secche
a dare l'acqua ai vasi appena serve,
devo sempre patire quando un giorno
vedo che sono morti eternamente.
Per lui sono soltanto vivi, solo belli,
non ha bisogno di saperne i nomi
per imparare come amarli meglio.
Beato lui, il vicino,
che chiama il mio balcone il suo paesaggio
e che di fronte a sé tra strada e cielo
vede distintamente il mio destino.
Silvia Bre, Marmo, Giulio Einaudi Editore, 2007, pagina 31. Premio Viareggio-Rèpaci 2007.
[BIENHEUREUX MON VOISIN]
cueille du regard les fleurs que je cultive,
les couleurs que je protège de la maison obscure.
Je tiens à en lever les feuilles sèches
et à donner de l'eau aux vases, je souffre toujours quand
je vois qu'elles sont définitivement mortes.
Pour lui, elles sont vives, belles,
il n'a pas besoin d'en connaître les noms
pour les aimer à suffisance.
Bienheureux, le voisin,
qui appelle mon balcon son paysage
et qui face à lui-même entre rue et ciel
connaît distinctement mon destin.
Silvia Bre, in Bleu d'encre n° 21, revue littéraire en Haute-Meuse, " Dossier spécial Poésie italienne ", préparé par Philippe Leuckx, été 2009, page 16. Traduction en français de Philippe Leuckx.