Difficile de dire ce qu’est un chaman tant les mots sont réducteurs. Schématiquement, il est un pont qui relie le monde visible et invisible et joue un rôle de médiateur, de rééquilibreur, de régulateur entre les deux ; il est donc celui qui communique avec le monde invisible et en reçoit des messages, des informations. Mais le chaman est aussi un guérisseur. Souvent la maladie est un déséquilibre entre le corps et l’esprit. Le déséquilibre concerne à la fois le corps physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel. Une fois le déséquilibre constaté, mis au jour, le chaman peut nettoyer, purifier les organes et l'âme de la personne de tout ce qui lui est toxique puis il invoquera l’esprit, insufflera l'énergie positive qui aidera à la guérison de la personne. Son contact étroit avec la nature lui permet aussi de trouver les plantes adéquates à chaque situation. Le chaman est au service de la nature, du vivant, de l’univers et fonctionne comme un outil.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, le mot chaman ne vient pas d’Amérique ou d’Asie mais de Sibérie et il désigne les guérisseurs, les voyants… Mais on trouve le chamanisme dans toutes les cultures du monde jusqu’aux confins les plus reculés de notre planète. Et il existe depuis la nuit des temps.
Aujourd’hui nombreuses sont les personnes qui sont en recherche personnelle pour trouver une solution afin de guérir de blessures, de blocages, d’errance, de mal être, mais aussi pour trouver des réponses et surtout un sens à la vie. C’est dans les forces de la nature qu’elles vont se tourner, vers le chamanisme afin de retrouver la sensation d’exister, d’être dans ce monde. Mais il faut réapprendre à laisser parler son corps, son soi sans tout analyser, sans penser, se libérer de ses croyances. Retrouver le sens de l’instinct primaire, de l’intuition, retrouver sa place dans la nature et le sens du lien avec l’environnement et ce qui y vit, retrouver et préserver le sens du sacré de la nature.
Mais devenir chamane demande du travail quotidien, du temps, de la présence. C’est une expérience intime avec soi et avec la nature.
En toute sincérité, même intéressée, je suis assez mal à l’aise avec certaines formes de chamanisme qui mélangent spiritualité, religion, occultisme, sorcellerie, magie, histoire de possession. Tout cela se cumule avec un savoir concernant la nature. Et ça fait une drôle de salade. Néanmoins, il y a des interrogations qui ne trouvent aucune réponse cartésienne aux différentes manifestations que nous sommes appelés à constater en présence d’un ou d’une chamane. Du point de vue neuroscientifique, il a été constaté et étudié que la transe chamanique amène le chamane à un état de conscience modifiée. Il y a donc bien quelque chose derrière tout cela.
Mais cet engouement pour le chamanisme actuellement démontre, à mon sens, un manque réel, pour l’être humain, d’un contact intime avec son environnement. Il y a un vrai déséquilibre qui s’est instauré chez l’homme, l’ayant éloigné de lui-même. Il a perdu sa place au cœur de la nature et il ressent le besoin de la retrouver, de retrouver un lien intime avec elle car inconsciemment il sait bien qu’il en fait partie.
Mais ça le laisse à la merci d’un tas d’escroc qui vont vendre des séances, des marches chamaniques à un prix fou. Et c’est aussi un formidable tremplin pour les sectes qui peuvent ainsi atteindre des personnes fragiles.
Donc si vous êtes intéressés, attention aux charlatans. Le magasine Psychologies donne les conseils suivants :
- S’informer de la réputation du praticien
- Prendre le temps de discuter avec lui sur son parcours et sa pratique
- Ne pas s’engager s’il se présente comme « chaman » ou « guérisseur » surtout s’il fait la promotion de son pouvoir et de ses « miracles »… Les vrais chamans ne se proclament ni chamans, ni guérisseurs.
- S’assurer qu’il pratique des prix corrects (pas plus de 200€ le week-end)
- Ne pas s’engager s’il propose des substances (ayahuasca, champignons, etc.). Elles sont illégales et dangereuses.
- S’enfuir si le pseudo-chaman vous demande d’arrêter un traitement médical ou un travail avec un psychologue ou un thérapeute. Son travail doit être présenté comme un complément.
- Se désengager s’il pose des diagnostics, fait des prédictions ou vous incite à revenir le voir plusieurs fois pour régler votre problème.
Garder à l’esprit qu’un bon praticien est un passeur. Il propose des outils et laisse toujours au pratiquant son libre arbitre. Il n’interfère pas dans vos choix, ne vous fait pas de révélations et ne vous dit jamais comment agir.
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https://www.youtube.com/watch?v=eLExRKdUCYQ
Regard sur...