Je n’ai pas pour habitude de rater un nouvel album de Southside Johnny et celui-ci commençait à se faire attendre puisque notre homme n’avait rien sorti depuis quatre ou cinq ans. Je parle de disque enregistré en studio et non en public.
De son nom véritable John Lyon (né en 1948), le gars du New Jersey est dans le circuit depuis le milieu des années 70, ce qui une fois encore ne nous rajeunit pas. Et depuis toujours le petit Blanc prête son organe et son âme à la musique Black, cette soul qui eut ses heures de gloire avec les disques Stax ou de la Motown. Soultime, son nouveau CD, explore encore cette veine à travers onze titres absolument épatants qui nous ramènent dans les années 60 et 70.
Dès l’entame avec Spinning, on retrouve le son des maisons de disques citées précédemment. La section de cuivres en toile de fond, riche et profonde, la ligne de basse ronflante (John Conte), tout comme l’orgue Hammond à la sonorité moelleuse (Jeff Kazee). Sur le titre suivant, All I Can Do, ce sont les parties vocales qui se distinguent sur ce mid-tempo, Johnny en duo avec Jeff Kazee et le chouette solo de sax ténor.
Je ne vais pas analyser chaque titre, disons que sur Looking For A Good Time, l’un des grands titres de ce CD, on pensera à Curtis Mayfield et que sur Words Fail Me, un titre lent, Johnny chante divinement bien. Tandis qu’on sera étonné à l’écoute de Klank, de constater qu’il s’agit d’un instrumental, une rareté (peut-être unique ?) sur un album de Southside Johnny… chanteur de profession mais qui se dépense à l’harmonica ici ! Les références abondent, j’en ai cité quelques unes mais il y a aussi des soupçons d’Isaac Hayes (Walking On A Think Ice), de Temptations, Sam Cook peut-être… Bref le gratin du genre.
Southside Johnny revient en force et en beauté, la voix toujours magnifique, épaulé par ses fameux Jukes particulièrement compétents chacun avec son instrument, toute la bande servant avec respect cette soul music, si chaude et qu’on espère éternelle.