Raluca Maria Hanea | [on se couche sous les bois]

Publié le 20 septembre 2015 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

[ON SE COUCHE SOUS LES BOIS]

on se couche sous les bois

pour
brider un monde
le train acidulé des films
(tous ces) films communs
pour finir

s’habillent à l’envers

on se fait signe avant de longer

on ne se perd pas
ici
on tourne
nos silhouettes obliques

nos plans d’immortelles

nos mille autoportraits

coupant leurs vies menues

où rien n’abstrait,

on ne voit pas les anges, on imagine des papillons

les objets seuls s’espacent
autour, à distance

nos têtes
épinglent des chutes et
des froissements de sable

puis , tu ne dessines que des rives

du noir autour d’une ligne

soit le bruissement des lieux

ma silhouette est si brune
ce soir qu’elle ne se pose pas
au bord de son exécution acide

ce serait comment l’espace et non une carte ?

Raluca Maria Hanea, « estérel » in Babil, Les éditions du Petit Pois, Collection Prime Abord, Béziers, 2015, pp. 15-18. Préface de Rodica Draghincescu.


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