[ON SE COUCHE SOUS LES BOIS]
on se couche sous les bois
pour
brider un monde
le train acidulé des films
(tous ces) films communs
pour finir
s’habillent à l’envers
on se fait signe avant de longer
on ne se perd pas
ici
on tourne
nos silhouettes obliques
nos plans d’immortelles
nos mille autoportraits
coupant leurs vies menues
où rien n’abstrait,
on ne voit pas les anges, on imagine des papillons
les objets seuls s’espacent
autour, à distance
nos têtes
épinglent des chutes et
des froissements de sable
puis , tu ne dessines que des rives
du noir autour d’une ligne
soit le bruissement des lieux
ma silhouette est si brune
ce soir qu’elle ne se pose pas
au bord de son exécution acide
ce serait comment l’espace et non une carte ?
Raluca Maria Hanea, « estérel » in Babil, Les éditions du Petit Pois, Collection Prime Abord, Béziers, 2015, pp. 15-18. Préface de Rodica Draghincescu.
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