Je suis parfois gratifié du don spécial de faire des rêves à caractère féerique, comme celui de la nuit dernière, qui s’est développé comme une prodigieuse vision en trois dimensions, riche de couleurs et de sensations.
Je me trouvais d’abord sur une espèce de très vaste mappemonde circulaire de plastique multicolore, évoquant quelque immense ballon de plage dégonflé aux motifs encore indéchiffrables mais très harmonieux dans leur organisation esthétique, du genre des particules visuelles constituant les mobiles gracieusement immobiles d’un Vassily Kandinsky, de la série Bleu ciel, avec quelque chose aussi des dessins que Friedrich Dürrenmatt conçut pour ses enfants en bas âge.
Un mot cependant, avant d’évoquer celui-là, à propos du terme de particule, qui m’a rappelé le traitement que je suis en train de subir par radiothérapie, consistant, par accélérateur linéaire, en tirs groupés de particules, précisément, à brûler certain foyer d'anarchie cellulaire repéré par imagerie à résonance magnétique.
Or, tout se tient-il ainsi par en dessous ?
Or j’avais remarqué, durant le lent gonflement de la sphère, que le rêve m’avait pourvu d’un équipement spécial à baudrier de Tergal et mousquetons de Teflon, qui me permettrait de m’accrocher aux innombrables boucles visibles aux flans de l’OFNI (Objet Flottant Non Identifié) dont se précisait à l’instant l’envol.
En clair : d’où vient cette nom de Dieu de féerie ? Et par quel souffle, ou coup de pouce techno-scientifique, subitement accélérée ?
La boule de gomme du mystère a ce matin un goût et une fragrance de chlorophylle qui me rappelle nos enfances hollywoodiennes.
Let’s have a dream…
Post scriptum : et ne pas louper, demain, le rendez-vous au service de radio-oncologie de La Providence…