Quinze titres sur ce CD dont deux reprises (Love Overdue, un reggae de Gregory Isaacs et Goodnight Irene, le blues de Leadbelly), le reste étant composé par Keith et Steve Jordan. Si vingt ans passés nous séparent de son dernier opus, rien n’a changé. La même bande de potes l’accompagne, Aaron Neville, Steve Jordan, Waddy Wachtel, Blondie Chaplin, Bernard Fowler et Bobby Keys sur deux morceaux, Keith se partageant entre guitares électriques ou acoustiques, basse et piano. Quant à la musique en elle-même, idem, l’homme reste fidèle à ses amours, rock, reggae, ballade.
Le CD commence fort, Crosseyed Heart le titre donnant son nom à l’album, est un blues pur jus où Keith Richards est seul à la guitare acoustique et au chant, je me régale. Des autres morceaux, remarquons Robbed Blind, ambiance country avec guitare sèche et pedal steel ; Trouble, sorti précédemment comme single, rock efficace tout en riffs ; Illusion, une ballade en duo avec Norah Jones, on pourra éventuellement se plaindre de trouver cinq ballades, soit le tiers de ce disque ?
Globalement, les morceaux sont souvent un peu biscornus, c'est-à-dire qu’on a l’impression qu’il manque un début ou une fin, à moins que seule la rythmique n’ait été enregistrée, mais ça c’est typique de Keith Richards. Par contre on se régale de toutes ces guitares acoustiques, même quand l’électrique est prépondérante, la marque de fabrique de Keith the Riff. Et ce son, le gros son auquel nous sommes habitués par ses albums précédents, les guitares tranchantes, whaou ! Ca emporte tout. Quant à sa voix, personnellement je la trouve de plus en plus belle, ou plus exactement de plus en plus émouvante, ce que les ballades rendent particulièrement évident.
Je vous avais prévenus, je ne peux pas être bon juge sur ce coup-là, mais je m’en fiche un peu, beaucoup, énormément, le CD tourne en boucle sur ma platine… et je me mets à rêver d’un futur album en studio des Rolling Stones dont toutes les informations en ma possession confirmeraient l’enregistrement l’année prochaine.