[MON CORPS EST UNE FEMME]
mon corps est une femme
couchée dans l’herbe immense
ou ce monde
échoué à la courbe d’une tige
ou cette cosse chargée sur le dos minuscule
des bêtes du fourré
je bruis dans l’interstice
de l’orge décimé
sur le flanc d’une berge
et l’éclat de la faux
et l’éclat de l’eau claire
dans l’ombre du fossé
et la faux
couchée là
un grand corps
dort
dans la gravière
nulle autre étreinte
que l’haleine nocturne
d’une bête endormie
une lune très basse
le couvre de blancheur
on dirait qu’il voyage
on se penche
on voudrait le rejoindre et
l’aimer
[…]
Mira Wladir in revue de poésie contemporaine Contre-Allées, 31|32, automne-hiver 2012, pp. 50-52.
MIRA WLADIR
D'après une photo de Claude Labarre (Bazoches, 8 juillet 2012)
Source
■ Mira Wladir
sur Terres de femmes ▼
→ [ce qui fut dérobé](poème extrait d’Équilibres équestres)
→ [corps éparpillé](poème extrait de L’Invention de la légèreté)
→ [peut-être] (poème extrait de Luisance) [+ notice bio-bibliographique]
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