Un point, c’est tout. n°26, 4/10/2015

Publié le 04 octobre 2015 par Legraoully @LeGraoullyOff

Point critique : L’automne se fait attendre : la semaine fut estivale en Bretagne ! Si ce n’est pas la preuve qu’il y a un vrai problème de réchauffement climatique, je veux bien me couper une couille ! Vous vous en foutez, évidemment : dès que le soleil brille, tout ce qui vous importe, c’est de prendre un café en terrasse ! Un loisir qu’on ne peut déjà plus guère s’offrir dans le Sud : les intempéries qui ont sévi ce week-end ne sont qu’un prélude au grand engloutissement annoncé ! J’ai beau n’avoir qu’une affection plus que limitée pour cette région qui vote massivement Front National, par pure bonté d’âme, je ne souhaite pas à ses résidants de mourir noyés…

Point atomique : Puisqu’on est dans l’écologie, restons-y : un des grands chocs de ma vie m’a été porté quand j’ai entendu parler pour la première fois des centrales nucléaires « en fin de vie » ! L’énergie nucléaire n’est donc PAS inépuisable ? Loin de là : la construction de la centrale de Brennilis, qui est en cours de démantèlement, a commencé en 1962 ! À peine un demi-siècle et déjà bonne pour la casse ! Et elle laissera derrière elle toute une zone qui restera insalubre pendant des millions d’années ! Pour donner du courant à trois générations, on a sacrifié l’avenir de milliers de générations ! C’est le degré zéro de la rentabilité ! L’énergie nucléaire est l’arnaque du siècle ! Mais vous vous en foutez, bien sûr, tant que ça crée de l’emploi ! On a raison de dénoncer l’incurie des décideurs politiques et économiques en matière d’écologie, mais rien ne pourra se faire tant qu’on s’obstinera à sacrifier les générations futures pour sauver une journée de salaire !

Point risible : Quelqu’un qui doit être au bord du burn-out en ce moment, c’est l’avocat de Nadine Morano : elle fait appel du jugement qui a relaxé Guy Bedos qui la traitait de conne, mais si elle s’obstine à donner raison au vieux comique, il ne s’en sortira pas, ce pauvre avocat ! Sa sortie où elle qualifie la France de « pays de race blanche » lui a fait perdre sa place de tête de liste, ce qui est bien la moindre des choses pour un parti qui s’affiche comme républicain, mais c’est déjà invraisemblable qu’elle ait seulement pu être ministre et tête de liste ! Même Jean-Marie Le Pen ne voudrait pas l’adopter ! Après, on se demande pourquoi les gens ne respectent plus leurs élus ! Bon, je râle, mais venant d’une conne pareille, plus rien ne m’étonne ; ce qui me surprend, c’est que quelqu’un de censément intelligent et cultivé comme Finkielkraut se soit donné la peine de prendre sa défense : j’ai beau savoir pertinemment que c’est un réac de la pire espèce, je m’attendais quand même à ce qu’il fasse preuve d’un peu plus de hauteur de vue ! Décidément, on ne devrait jamais surestimer un Académicien… Je tire mon chapeau à l’excellent François Morel pour la manière dont il a traité l’affaire sur l’antenne de France Inter, justement en présence de Finkielkraut, même si je constate une fois de plus que ce grand humoriste a les défauts de ses qualités : comme c’est un poète, il ne « dézingue » jamais vraiment, et même s’il peut être féroce sur le fond, il reste tendre dans la forme, ce qui le prive de l’impact qui ferait de lui l’éveilleur de consciences dont on a cruellement besoin en ce moment…

Point savant : Puisqu’on parle de l’Académie française, je voudrais présenter mes excuses à cette institution que j’ai souvent présentée comme une assemblée de grabataires tout juste bons à roupiller ; Finkielkraut nous prouve qu’on en est loin, il y a des Académiciens auxquels il arrive de s’énerver, et ça doit même arriver plus souvent qu’on ne le croit tant les quarante immortels forment un ensemble hétéroclite : quoi de commun entre Erik Orsenna et Max Gallo ? Entre Michel Serres et Jean d’Ormesson ? Entre Danièle Sallenave et Valéry Giscard d’Estaing ? Entre René de Obaldia et Alain Decaux ? Un amour de la langue française, je veux bien le croire, et après ? Avec des individualités pareilles, les débats ne doivent pas être menés à fleuret moucheté ! Je n’aimerais pas être leur médecin, avec toutes les émotions fortes qu’ils se créent ! À partir d’un certain âge, ce sont des choses à éviter !

Michel Serres à 50 ans, vu par votre serviteur.

Point positif : Je n’ai pas souvent l’occasion de féliciter un homme politique, alors je dis merci à Reza Salami, adjoint au maire de Brest, pour sa petite tribune publiée dans le Télégramme qui, en prenant fait et cause pour les migrants, apporte un courant d’air frais non négligeable dans l’atmosphère viciée de la France d’aujourd’hui ! Un point, c’est tout.

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