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Ce qu’il en coûte de sauver Matt Damon

Publié le 06 octobre 2015 par Insideamerica

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Premier week-end d’automne. Avec la pluie et tout. Plus de 45 minutes d’eau qui tombe du ciel sans discontinuer, c’est sale temps en Californie du Sud.  On n’y croyait plus après les pics de chaleur de septembre. Alors on sort les pulls et on allume la cheminée. Il ne fait pas vraiment froid, mais c’est pour l’idée. Et après le thé brulant et les petits fours, on va au cinéma. Mais cette fois, ce n’est pas pour la clim.

A météo exceptionnelle, décor exceptionnel. Direction « Cinépolis » avec ses fauteuils cuir inclinables, sa carte des vins, ses tortillas, ses sushis et son fondant chocolat servis à la place (j’insiste pas : j’ai déjà tout raconté ici). Le tout en 3D tant qu’à faire (il n’y a plus le choix de toutes façons).  C’est le week-end d’ouverture du Martian (« Seul sur Mars ») et il pleut : l’occasion est trop belle pour ne pas rogner sur la mise en scène côté salle.

Mon interêt pour The Martian avait commencé dans la petite histoire de son origine: une nouvelle publiée en loose day –et gratuitement– sur le blog personnel de son auteur, un ingénieur informaticien passionné de science-fiction, avant d’être propulsé en tête des ventes sur Amazon pour le confort de ses lecteurs et seulement 99 cents. Andy Weir n’est pas un auteur professionnel. Et c’est ce qui rend son roman et son histoire exceptionnels. L’écriture est pour lui un hobby. Les aspects scientifiques de son récit sont patiemment documentés chapitre par chapitre, avant d’être publiés, mais sans que jamais la science ne nuise à la fiction, dans un récit improbable, mais toujours possible. L’adaptation par Ridley Scott vient couronner la success story américaine du petit blog anonyme devenu blockbuster. Une version américaine de J.K Rowling, née dans tréfonds de l’Internet.

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La version cinéma est une nouvelle aventure passionnante de Matt Damon qui tourne mal.

Quand  on cherche un gars qui attire la poisse et qui nous coûte des millions de dollars pour l’en sortir, on pense à Matt Damon. De Saving Private Ryan (il faut sauver le soldat Ryan) où il en coûte l’envoi d’une escouade personnelle à travers les lignes nazies pour aller sauver ses fesses de dernier-de-la-fratrie, à Interstellar où il se fait envoyer un vaisseau spacial dernier cri pour le sortir de l’enfer d’une planète gelée où il est allé se fourrer tout seul, Matt Damon est familier des missions de sauvetage à gros budget.

Pour le tirer une fois encore du merdier seul sur Mars, on estime que les frais de la NASA se seraient élevés à 200 milliards de dollars en divers matériels et carburant.

Au total depuis ses débuts, on estime les frais de secours de Monsieur Damon à près de 900 milliards de dollars, sans compter les budgets cinématographiques :

  • $300.000 pour l’envoi d’un hélicoptère de combat dans Courage Under Fire (A l’épreuve du feu)
  • $100.000 pour les frais de transport et d’armement dans Saving Private Ryan (sauver le soldat Ryan)
  • 200 milliards de dollars pour l’évacuer de la planète Terre dans Titan AE
  • $50,000 pour le sortir de la Green Zone
  • $100 millions pour les dommages causés à sa station spatiale dans Elysium
  • $500 milliards pour aller le chercher sur la planète glacée de Interstellar
  • $200 milliards pour tenter de le tirer d’affaires sur Mars.

A l’écran de The Martian, la photographie éblouissante vaut bien chaque dollar dépensé. Mais tout de même, la popularité de Matt Damon vaut-elle une telle débauche de moyens ? Pour la santé des dépenses publiques, il serait sans doute plus raisonnable d’assigner Monsieur Damon à sa résidence de Pacific Palissades à Los Angeles. A moins que vraiment les services de Jason Bourne ne soient indispensables à la CIA, il ne vaut quand même pas 900 milliards ! Ou bien ?


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