Le Billet Amer #35

Publié le 07 octobre 2015 par Observatoiredumensonge

Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.

   Le Billet Amer #35  

Par L’Aigre Doux

Ca y est, la France attaque…Les quelques raids aériens de nos Rafales sur les positions de l’état islamique en Syrie ne changeront rien au cours de la guerre. Une goutte d’eau minuscule au milieu des torrents de bombes déversés depuis un an par la coalition conduite par les USA qui ne semblent pas avoir sensiblement affaibli le potentiel des djihadistes. Mais cet imperceptible battement d’ailes de nos prestigieux avions vaut plus par le symbole que par la contribution militaire aux opérations menées sur le terrain.

C’est d’abord l’aveu d’échec d’une vision stratégique hors de toute raison : cet incroyable soutien aveugle et inconditionnel à l’illusoire rébellion syrienne, totalement phagocytée par les islamistes, contre le régime en place peu recommandable certes, mais protecteur des communautés religieuses minoritaires dont on sait à quel sort elles seraient vouées si nos « amis » rebelles venaient à l’emporter. François Fillon a eu raison de rappeler que les démocraties ont fait alliance avec une des pires dictatures au monde, celle de Staline et de l’Union Soviétique, pour abattre l’autre horreur idéologique expansionniste, le nazisme hitlérien. En politique cela s’appelle le réalisme, une vertu dont semblent totalement dépourvus ceux qui nous gouvernent.

La gêne face à cet entêtement était perceptible chez nos alliés, américains et allemands notamment, qui depuis quelques temps déjà prenaient leurs distances avec la position intransigeante française. Les déplacements de certains de nos parlementaires en Syrie, pas seulement de droite, allaient dans le même sens. Il aura quand même fallu l’entrée en scène fracassante de la Russie sur le théâtre d’opérations pour que nos grands experts diplomatiques comprennent, sans encore l’avouer, que la sortie de Bachar El Assad n’était pas d’actualité, du moins dans l’immédiat. Et donc qu’il faudrait faire avec, tout en continuant d’affirmer le contraire.

Au-delà de l’enjeu crucial en cause, l’incapacité de ce pouvoir trop préoccupé par les échéances électorales, à mettre en place dans tous les domaines, intérieur et international, les solutions radicales qu’impose la situation de crise est rédhibitoire. Et pourtant, bien des signaux semblent indiquer qu’il a pleinement conscience de ce qu’il faudrait faire. Sinon, l’existence d’Emmanuel Macron, sonneur d’alertes sur lequel tapent à coup redoublés les ultimes archéos du socialisme d’antan ne se justifierait pas. Et pourtant, comme dirait Manuel Vals, il parle d’or. Et on le laisse dire…

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« Les Français se reconnaissent dans le discours de vérité qui est tenu par le Front National ». Maïtena Biraben, présentatrice depuis peu du Grand Journal sur Canal +, ne pouvait faire une entrée en image plus fracassante face à Maitre Dupont-Moretti, l’avocat ami de François Hollande. Dans les heures qui ont suivi, les policiers de la pensée unique lui ont fait subir un lynchage médiatique des plus violents dont ils ont la pratique bien rodée.

Pourtant, la journaliste n’a fait que reprendre ce que disait, il y a quelques années…Laurent Fabius : « Le FN pose les bonnes questions… » Il ajoutait cependant : « …il ne donne pas les bonnes réponses ». Jugement prétentieux de la part de l’actuel Ministre des Affaires Etrangères, ancien Premier Ministre, lui-même en échec, comme tous ses semblables de droite ou de gauche, dans la recherche des bonnes solutions à même de résoudre les problèmes qui minent notre pays.

Maïtena Biraben aurait-elle échappé à son triste sort si elle avait, comme le très politique Fabius, nuancé son propos ? Voire…Mais là n’est pas le fond du problème.

Le Front National a toujours servi de variable d’ajustement à la Gauche. Nul n’ignore la manipulation réussie par Mitterrand, au milieu des années 80 – instauration de la proportionnelle aux législatives, instruction donnée aux chaines de TV nationales de mettre en valeur Jean-Marie Le Pen- pour assurer sa réélection de 1988. Tout le monde pressent que son successeur à l’Elysée joue son va-tout sur une deuxième place au premier tour de l’élection présidentielle afin de se retrouver au second tour face à Marine Le Pen, donnée en tête par tous les sondages. La seule façon pour lui d’espérer gagner en faisant jouer le front républicain, les libertés en danger, la défense des valeurs de la République et toute cette sorte de choses ayant beaucoup servi dans le passé et peut-être un peu démodée.

Alors facho, la présentatrice de Canal + quand elle exprime le ressenti de plus d’un quart de l’électorat ? La question en creux est avant tout celle que nul n’ose poser par crainte de la réponse des instances judiciaires: Si le Front National est un parti fasciste qui porte atteinte aux libertés, il faut, c’est un devoir, lancer contre lui devant les tribunaux une procédure d’interdiction. Drôle quand même que personne n’y ait pensé…

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La grande solitude de la France …Cette assemblée Générale de l’ONU qui devait permettre au Président de la République de replacer notre pays au centre de la diplomatie mondiale s’est conclue par un flop retentissant pour nos couleurs. François Hollande avait pourtant mis les petits plats dans les grands en bombardant fort opportunément et surtout fort symboliquement les positions de l’état islamique en Syrie, la veille de la réunion. Trop juste ou trop peu. La scène a été tenue sans discontinuer par les deux Grands, Barack Obama et Vladimir Poutine, dont les froncements de sourcils, les froides poignées de mains, les sourires crispés, ont été disséqués par les commentateurs au laser de l’interprétation. Un langage des signes qui a fait écho pour notre déconvenue à un triste chant du cygne, ce qu’est devenue la parole de la France dans le concert mondial.

Arcbouté sur sa position anti-Assad, le Chef de l’Etat n’a rien proposé d’autre que le départ du président syrien. Autant dire un vœu pieux en l’état actuel des choses qui n’aboutit qu’à un unique résultat : empêcher la création d’une véritable coalition anti-islamiste seule à même d’éradiquer Daesh et de libérer de son joug sanglant les populations prises en otages.

Ultime humiliation, la France ne figure même pas dans le groupe de pays chargés de suivre le dossier.

Après avoir couru à perdre haleine derrière la chancelière allemande sur la crise des migrants, un coup refusant à son instigation les quotas européens, un autre coup les acceptant dans son sillage, puis se retrouvant le nez dans la poussière lors de la nouvelle volte-face allemande rétablissant les frontières, notre diplomatie ressemble chaque jour un peu plus à un véhicule sans pilote.

Et puis il y avait la COP 21, la grande messe sur le dérèglement climatique qui se tiendra à Paris en décembre. Ce devait être le moment de gloire présidentiel, le point fort de cette rencontre des dirigeants du monde. François Hollande l’a bien évoquée à la tribune de l’ONU.

Mais, dans la dramaturgie ambiante, qui l’a entendu ?

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Ainsi donc au gré des commentaires français et américains sur les frappes russes en Syrie on redécouvre que les leçons du passé sont de peu de poids, l’Histoire ayant tendance à bégayer. Il existe donc de bons djihadistes qu’il faut épargner car ils combattent Bachar Al Assad.

Depuis la première guerre contemporaine d’Afghanistan et le soutien américain aux Talibans et à Oussama Ben Laden contre les soviétiques il y a une trentaine d’années, rien de changé dans le mode de réflexion des dirigeants occidentaux. On persiste dans l’erreur, on signe des deux mains et les yeux fermés : le groupe islamique al- Nosra, filière d’Al Qaida en Syrie, jouit donc de la sympathie active de la coalition en sa qualité d’associé avec les « modérés » de l’armée syrienne libre, nos « alliés » qui souhaitent renverser le tyran. Le fait que les islamistes soient, dans ce pâté d’alouettes, dix fois plus nombreux et considérablement plus opérationnels que les « démocrates », ne perturbe pas l’esprit de nos chefs de guerre. Mieux, on continue à livrer des armes et du matériel qui passent, dans les mêmes proportions, entre les mains des adeptes de la charia. Retour de bâton assuré.

Curieuse coïncidence, la sortie très médiatisée d’un livre à charge absolue contre le régime syrien, dont l’auteur nous dit sur les plateaux de télévision que les horreurs perpétrées par les hordes de l’état islamique sont peu de choses à côté des méfaits du régime syrien. De quoi donner du corps à l’argumentation de François Hollande, grand pourfendeur du dictateur syrien, plus intransigeant en ce qui le concerne sur le respect des valeurs démocratiques et morales qu’avec nos partenaires saoudiens et qataris.

Gageons que la rencontre prochaine à l’Elysée entre le chef de l’Etat et le Président Russe prendra très vite la tournure d’un dialogue de sourds.

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On croit toujours que les limites sont atteintes mais on s’aperçoit que l’on peut encore faire mieux…Ainsi donc le Président turc, l’islamiste Recep Tayyip Erdogan, a obtenu du gouvernement français l’autorisation de venir mener campagne pour ses élections législatives dans une ville française, en l’occurrence Strasbourg, dirigée par un édile socialiste. Durant le meeting et sans aucune retenue, il a pu développer sa vision de la société islamique, celle qu’il impose aux forceps à la société turque, faisant l’apologie de tous ses concepts rétrogrades, en adepte de la charia revendiqué, devant 12000 fans enthousiastes. Même la fiction développée par Michel Houellebecq dans son roman « Soumission » est dépassée par la réalité. Les protestations contre une telle aberration ont été, comme il se doit, dans une société policée, libérale et bien- pensante, contenues et modérées.

Dans les allées du pouvoir, les partisans de l’adhésion à l’Union Européenne de la Turquie sont nombreux. Ce qui explique sans doute que l’on ferme complaisamment les yeux quand les avions turcs bombardent les camps kurdes du PPK, en lutte contre l’état islamique. Et que, par ailleurs, l’on s’indigne fort quand les Russes s’en prennent au Front Al Nosra, filiale d’Al Qaida en Syrie, mais allié aux adversaires de Bachar Al Assad.

Jamais l’incohérence de notre politique étrangère n’aura été aussi flagrante. Ce bateau ivre, dont on dit qu’il est sous l’influence déterminante et tortueuse de Laurent Fabius, est condamné au naufrage. L’incapacité de François Hollande à fixer un cap- nul n’ignore que ça n’est pas là son moindre défaut- laisse le champ libre à une démarche aventureuse qui génère perplexité, inquiétude et comme une pointe de mépris au sein de la communauté internationale. Inaudible, la voix de la France trop souvent accusée de « suivisme » n’a plus aucune portée.

Une faiblesse que ni Sarkozy, ni Chirac, ni même Mitterrand ou Giscard n’avaient endurée pendant leurs mandats. Et qui arrive sans doute au pire moment de notre histoire nationale face à une montée des périls nécessitant un pouvoir fort et déterminé pour les affronter. Nous voilà bien loin du compte…

L’Aigre Doux

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***
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