N’en jetez plus la cour est pleine. Quand j’imagine que cela va se calmer, ça reprend de plus belle et alors que je devrais me réjouir, une sorte de désespoir me gagne. Tous ces disques, tous ces CD qui s’empilent à côté de ma chaine hi-fi, mettent mes oreilles au bord du burn out, l’épuisement sans fin annoncée. Les nouveautés discographiques s’accumulent près du lecteur poussant les CD premiers arrivés vers les étagères de ma discothèque, où bien souvent ils finissent dans un oubli bienveillant.
David Gilmour, qui faut-il le préciser, fut le guitariste du Pink Floyd, vient de sortir un nouvel album solo, Rattle That Lock dont on retiendra surtout qu’il a utilisé le jingle de la SNCF qu’on entend sur les quais de gare annonçant une annonce. J’imagine que pour le public international, ce gimmick musical – de qualité d’ailleurs – sera très plaisant, mais pour moi, après quarante ans de voyages en train quotidiens émaillés de centaines d’incidents en tous genres, réentendre dans mon salon cette petite musique, me gave un peu. Reste néanmoins, le son de la guitare de Gilmour, très particulier et personnel, extrêmement agréable à écouter.
Dans le même genre, grosso modo, une musique d’ambiance légèrement planante, Israel Nash revient avec Silver Season. L’année dernière j’avais évoqué son précédent album et celui-ci continue dans la même veine, faite de sonorités éthérées, guitares aériennes, voix hypnotisante, une musique apaisante calmant l’esprit. Le genre de disque qu’on peut écouter le soir quand la pluie frappe les carreaux, en alternance avec Echoes de Pink Floyd, ce genre là… C’est très beau.
Une nouveauté très étonnante, The Devil To Pay, nouvel album de Savoy Brown le groupe de Kim Simmonds, guitariste de son état. Et là, grosse baffe me ramenant dans le passé. Savoy Brown – que j’avais pour ainsi dire oublié – a fait partie de ses groupes éclos lors du British Blues Boom à la fin des années 60 ! Jamais dissous, mais complètement remanié au fil des ans, le groupe continuait sa carrière dans l’ombre et ce disque vient couronner leurs cinquante ans de bons et loyaux services à la cause du blues. Et c’est très bon ! Du blues à la Fleetwood Mac ou Ten Years After, avec guitares de Kim Simmonds comme je les aime et morceaux bien torchés. Excellent avec effet rajeunissant garanti.
Un autre retour, Omar and the Howlers avec The Kitchen Sink. Si j’en ai longtemps pincé pour le Omar, dans les années 80-90, le dernier disque de lui entré dans ma discothèque, World Wide Open date de 1995. Quand même ! Je me suis donc laissé tenter par ce nouvel opus, par curiosité. Avis mitigé. De bonnes choses, la grosse voix du Omar, les guitares et le son général, ce rock blues bien couillu ; mais aussi, des titres plus country rock avec un violon et une pedal steel guitare et surtout ces deux morceaux (The Battle Rages On et Climb On Board) où l’on jurerait entendre chanter Dick Rivers ! Sinon, il y a aussi une version de Who Do You Love, son morceau de bravoure quand il est sur scène. Un CD sympathique pour renouer avec d’anciennes amours…
Bon je vous laisse, il faut absolument que je m’imprègne de tous ces disques avant de passer à autre chose car déjà j’entends approcher dans le lointain, un très gros Bob Dylan (un coffret de 6 CD) début novembre, et des DVD en pluie de mousson, les Rolling Stones (concert de Tokyo 1990, fin octobre, et concert de Leeds en 1982, fin novembre), et peut-être aussi le Eric Clapton début novembre (concert du Royal Albert Hall en 2014)…