Donc, nous voici dans le car, en route pour le magnifique château de Louis XIV. Au bout de quelques minutes, les élèves se
calment et s'endorment presque. Cela nous permet, à mes collègues et à moi-même, de nous reposer aussi de notre courte nuit. Deux heures après le départ, arrêt rapide. Les fauves élèves sortent du car. Tout va bien, ils ne s'éloignent que lorsqu'une prof s'éloigne... Parfait. On remonte à bord, on repart encore dans
le calme. Pour le moment, personne ne nous a encore demandé un film ni "Quand est-ce qu'on arrive ?".
Arrêt suivant, un peu plus long et plus dangereux : il y a une boutique. Ils se précipitent, d'abord aux toilettes (surtout les filles qui organisent toujours des réunions "spéciales" dans ces
lieux incongrus (munis, il est vrai de quelque chose d'essentiel dans la vie : des miroirs !!!). Les adultes vont prendre un petit café et pendant ce temps, on laisse nos chers bambins vagabonder
dans les rayons... jusqu'au moment où l'idée nous effleure qu'ils pourraient ne pas être foncièrement honnêtes (ben oui, sur 80, on sait jamais). Plutôt que de risquer de se retrouver en fâcheuse
situation, nous avalons notre café illico et nous commençons à pister quelques énergumènes (délit de sale gueule, je sais mais bon... on peut pas se dédoubler donc, on va vers les coupables
potentiels).
Une collègue, l'oeil et le pas vifs, parvient à arrêter un élève qui venait d'acheter (c'est déjà ça) une boisson "revitalisante" bourrée de caféine. Ah non ! On va pas les laisser se doper !
Sinon, on est bons pour courir dans les couloirs toute la nuit. Le gamin est étonné qu'on ne veuille pas qu'il boive ça vu que "c'est pas de l'alcool, madame". On lui dit qu'il n'a qu'à prendre
autre chose, même un coca, mais soudain, le sacro-saint coca perd de son aura et le gamin s'en va, dépité...
On les voit tous revenir au car avec 3 tonnes de "bonnes" choses : chips, boissons gazeuses, bonbons, chocolats, boissons gazeuses (oui, j'ai déjà dit, je sais, mais y'en avait tellement)... Nous
repartons dans un calme un peu plus relatif.
Pause du midi. Repas préparé par le collège. Bouteilles d'eau = je parie sur quelques batailles d'eau. Ils s'installent par groupes, dévorent ou picorent selon leur faim, la quantité de bonbons
absorbés auparavant et leur sexe car, à l'adolescence les filles picorent plus qu'elles ne mangent. Le temps qu'on distribue les repas à tout le monde, les premiers servis sont déjà en train de
faire les cons et les batailles d'eau commencent ! Pari gagné !!! On leur interdit donc ce petit jeu débile. Ils ne comprennent pas trop cette interdiction (les profs savent pas s'amuser) et se
réfugient... je vous le donne en mille... dans la boutique (eh oui, y'en avait encore une !). Nous nous dépêchons de manger afin de recommencer notre surveillance "discrète" mais appuyée.
J'arrive à la boutique. Je vois une fille plantée devant le rayon boissons. Elle prend quelque chose et se dirige vers la caisse. N'écoutant que mon courage, je m'approche et je vois qu'elle a,
elle aussi, une intraveineuse de caféine boisson revitalisante. Au moins 50 cl !!! Je demande à la demoiselle de prendre autre chose. Elle prend
surtout un air hautain pour me demander où est le problème vu qu "c'est pas d'l'alcool madame !". Elle prend une espèce de truc bizarre aussi, je lui demande donc de choisir plutôt quelque chose de
classique, genre coca, orangina ou oasis... mais non, elle fait demi-tour une coquille de Caliméro invisible sur la tête.
==> bientôt, notre arrivée à Versailles et la visite du château.