" Aujourd'hui vint
un son de cordes
sur les 3 univers. "
Ph., G.AdC
U n mot encore
[UN MOT ENCORE]
fut notre tempe
et nous étions
parcourant les écorces
en dessus et en
dessous.
Dans les métamorphoses
et les césures
à rebours
des peuples muets
inscrivions
dans les craies
le rythme des
royaumes.
Aujourd'hui vint
un son de cordes
sur les 3 univers.
Derrière tes doigts
je vis monter
la fugue
valses lentes
transfigurent
la douleur.
Esther Tellermann, Sous votre nom, Éditions Flammarion, Collection Poésie/Flammarion dirigée par Yves di Manno, 2015, page 80.
NOTE DE L'ÉDITEUR
S ous votre nom poursuit la quête obstinée d'Esther Tellermann, ce rêve d'une indicible épopée qui traverse les époques et les contrées, dans l'aura d'un temps arrêté. Ce nouvel ensemble - dont les trois mouvements, malgré leurs différents rythmes, composent un seul et même chant - reprend bien sûr les grands thèmes de son œuvre, sa méditation notamment sur l'érosion des règnes et le pouvoir de la nomination. Une inflexion plus intimiste la caractérise aussi depuis Contre l'épisode, dans la distance que supposent l'extrême tension de ses vers, la lumière et la rigueur de sa prosodie. Ni d'ailleurs ni d'ici (comme on a pu l'écrire dans Europe) la poésie d'Esther Tellermann s'ancre ainsi - et s'inscrit - dans une terre insituable dont le langage n'est pas la métaphore, mais l'écho le plus insistant. " Ce dont Sous votre nom apporte, une fois encore, la troublante démonstration.