Jadis il y avait un beffroi à Corbie de 1123 à 1310 , voici son histoire (il y a certainement une erreur de date sur le document ci-contre):
Les rois de France, afin de contrer les pouvoirs des religieux, mirent en place les "
communes " dans les villes.
Pour montrer la puissance, par rapport à celle de l'église, ils firent ériger un beffroi dans Corbie.
Maisla ville de fut criblée de dettes et la commune s'en remit au roi en 1310, Philippe IV le Bel.
Mais celui-ci était devenu puissant, donc les milices communales ne lui étaient plus aussi utiles. Le roi se tourna donc vers les religieux.
Pour faire exécuter le traité d'échange qu'il venait de conclure avec les religieux de, Philippe le Bel . nomma deux commissaires, Guillaume de Marcilly et Jean du Temple.
Ceux-ci se rendirent Corbie, et assistés de Hugues de Fillains , bailli d'Amiens, ils convoquèrent les religieux et les habitants dans une maison située au milieu du marché, où se tenaient les assemblées municipales;
ils expliquèrent en public la teneur des lettres d'échange, et mirent l' abbé Garnier, au nom de son église, en possession de la commune et de toutes ses dépendances, et lui en donnèrent l'investiture par les clefs des portes, des fortifications, des prisons et du beffroi.
Cela fait, les religieux déclarèrent qu'ils voulaient que la commune cessât d'exister, et qu'ils l'abolissaient entièrement; et, en signe de cette destruction, ils firent enlever sur-le-champ les battants des cloches communales.
Les bourgeois de Corbie durent désormais re-subir la rigueur de la puissance abbatiale.
C'est à cette date que qui n'eut rien de plus à cœur que de faire démolir le l'abbé Garnier de BORRENC, beffroi, c'est-à-dire la grande tour au haut de laquelle sonnait la cloche des assemblées municipales, fit détruire qui était le symbole de la puissance de la commune.
Pour éviter la résistance de habitant, il utilisa un ruse : Il organisa des
jeux festifs à l'extérieur des murs de Corbie en invitant tous les Corbéens à y participer.
Une fois ces derniers sortis, il fit fermer les portes de la ville et fit détruire tranquillement le beffroi par des ouvriers.
L'emplacement du beffroi, auquel il resta le nom de Haute Clocque, comme en plusieurs villes de la Picardie, fut donné en fief aux seigneurs d'Heilly, qui y bâtirent un hôtel dit la Maison de Haute-Cloque, dans des lettres du 16 juillet 1398 , données au sujet d'une maison située devant l'église de Saint-Albin et dans la rue de la Houssoie ,- aboutissant par derrière au jardin de la Maison de la Haute-Clocque, qui appartient au seigneur de Heilly.
Il fut vendu ensuite par Guillaume de Gisselen seigneur de Heilly, et son épouse mademoiselle de Laval , à , marchand à Corbie, dont saisine à lui donnée le 3 octobre 152o; acquis ensuite par le roi, pour en faire un magasin d'artillerie.
Ce lieu demeura en cet état jusqu'au 31 janvier 1676, qu'il passa à Michel Devaux , sieur de la Molte, par brevet du roi, pour être tenu en fief du comté par soixante sols parisis de relief.
On lit dans une autre note de , que ces soixante sols de relief étaient dus à cause de la cloche qui étoit pendue au haut de la tour qui couronnoit l'édifice et située entre les rues du Collège et de la Houssoie.
Les habitants de Corbie portèrent plainte au parlement, ce dernier rendit un arrêt qui déboutait les bourgeois de leur plainte, en leur imposant à cet égard un perpétuel silence.
Par le suite et à plusieurs reprises les habitants de Corbie s'adressèrent au parlement pour des plaintes au sujet des religieux et leurs officiers de justice les traitaient avec une excessive dureté, et leur faisaient payer des amendes beaucoup plus fortes qu'auparavant, les corbéens demandèrent également que des habitants choisis parmi les notables puissent rendre justice.Ils furent déboutés.
Pour que la cession de la commune de produisît le soulagement financier, le roi Philippe le Bel avait octroyé aux habitants le produit d'un impôt sur le vin et les autres marchandises. Cet impôt devait durer 9 ans.
Mais il y eut impossibilité de le lever, à cause de l'opposition des religieux, qui prétendaient, que rien de semblable ne pouvait avoir lieu sans leur consentement.
Quelques années se passèrent, et l'abbaye reconnut elle-même qu'en persistant dans cette voie, elle empêcherait à jamais la ville de se libérer de ses dettes; elle consentit donc à la levée de l'impôt accordé par Philippe le Bel , pour le terne de 5 ans qui restait à courir, et le roi Philippe le Long , renouvela la concession faite par son père.
Mais le renouvellement de cet impôt donna lieu, quelques années plus tard, à de nouveaux litiges entre le monastère et les habitants de Corbie , ces derniers ayant négligé de demander l'autorisation de l'abbé avant celle de la cour des aides.
Des arrêts furent rendus le 25/08/1333, le 6/5/1340 et enfin intervint un accord par lequel il fut stipulé: le que jamais à l'avenir les habitants n'obtiendraient du roi l'octroi d'un impôt dans leur ville sans l'autorisation préalable de l'abbé; 2° que la taille accordée pour douze ans par le roi à la ville et à l'abbaye, serait, pour la part qui en reviendrait aux habitants, appliquée à la réparation des fortifications et au curage des rivières.
ARRÊT DU PARLEMENT CONTRE DES BOURGEOIS DE CORBIE ET CONTRE LA COMMUNE.
Le parlement fut saisi, de la plainte d'un clerc, vice-gérant de l'official de Corbie, qui prétendait que deux bourgeois de la ville, Thibaut et Etienne Leriche, l'avaient insulté et -frappé, et que
les maire et jurés, au lieu de punir les agresseurs, l'avaient fait lui même emprisonner dans le beffroi communal . La cour condamna Thibaut et Étienne Leriche à suivre nu-pieds et en chemise deux processions en l'église de l'abbaye et à payer deux cents livres d'amende, moitié envers le roi et l'abbé, moitié comme dommages-intérêts pour le clerc qu'ils avaient maltraité. Les maire et jurés furent condamnés aussi à une amende de deux cents livres, et prendre sur leurs biens propres et non subies fonds de la commune.
source :
Recueil des monuments inédits de l'histoire du Tiers-Etat. Première série, Chartes, coutumes, actes municipaux, statuts des villes et communes de France. Région du Nord. 2. III. Contenant les pièces relatives à l'histoire municipale de la ville d'Amiens, depuis le XVIIe siècle jusqu'en 1789, et à celle des villes, bourgs et villages de l'Amiénois Bulletin des antiquaires de Picardie 1924Lire également sur généalogiejumel:
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