Vide d’air mais plein de souffle

Publié le 20 octobre 2015 par Insideamerica

Une nouvelle compagnie s’est installée dans le Art District de Los Angeles. Après avoir réalisé le rêve de la première voiture électrique sportive et autonome (plus de 100.000 Tesla Model S vendues), lancé le transport spatial à bas coût (SpaceX) et la promesse de missions habitées vers Mars (bientôt, c’est dit), le milliardaire californien Elon Musk recrute à Los Angeles pour une nouvelle entreprise et un nouveau rêve. Son but : nous propulser au-dessus de 1.000 km/h dans des tubes sous vide d’air entre Los Angeles et San Francisco (pour débuter).

Tandis que le projet de train à grande vitesse se perd dans les expertises, contre-expertises et dépassements budgétaires pour une promesse de « seulement » 350 km/h, Hyperloop Technologies (c’est le nom de la compagnie) nous promet San Francisco à 30 minutes de L.A. Mais surtout, Hyperloop nous fait rêver du premier mode de transport terrestre nouveau depuis la voiture à essence de Daimler et Benz en 1885!

Si vous êtes ingénieur en aérodynamique ou génie civil, économiste spécialiste des transports, designer de tubes et pipelines, juriste spécialiste de la propriété intellectuelle, spécialiste en mécanique des fluides, ingénieur naval, informaticien, programmeur, ou assistant administratif : Hyperloop recrute une trentaine de nouveaux postes dans une variété de disciplines, en plus des 420 personnes déjà employées par la société.

Enfin « employés » n’est peut-être pas le mot. Pour travailler sur le projet, Hyperloop n’a pas de salaire à offrir. Uniquement des stock options pour chaque heure travaillée, et quel que soit le job. Un tarif unique pour tous, avec la promesse d’une possible entrée en bourse très lucrative… dans quelques années, quelques décennies, ou jamais.

La promesse a suffit pour attirer les meilleurs dans leur domaine. Ils viennent des plus grandes entreprises, administrations et universités offrir leur temps et leur talent. Pour du vent. Ou plutôt, pour de l’air ? L’air de pouvoir travailler sur un projet révolutionnaire loin de la routine bien payée mais ennuyeuse de leur « day job » ?

Avec ce modèle, Hyperloop a déjà investit l’équivalent plusieurs dizaines de millions de dollars en heures de recherche et développement… rémunérées en papier qui ne vaut pas (encore) un rond. Preuve qu’on peut toujours mettre les américains au travail en leur promettant la lune. Pourvu qu’il y ait l’inspiration d’un monde meilleur (et un bon clip vidéo).

À côté des studios de Hollywood, il y a désormais une nouvelle machine à rêve à Los Angeles…