L'herbier Récolte 17 -image : Marhak-

Publié le 20 octobre 2015 par Adamante

      Et voici la moisson. Merci aux participantes.      

œuvre de Martiros Hakopian.

La rose rouge sang...

Une rose rouge sang

Au pied du soldat éventré

Tombé au Champ d'Honneur

Comme elle dit la mère Patrie,

Dans un été tout feu tout flamme,

Pitance pour les corbeaux

Pas le temps de l'enfouir

Le combat fait rage

Et j'ai la rage en moi,

Pour qui la prochaine balle

Le prochain obus

Moi, lui, nous...

Pour qui la prochaine rose

Rouge sang...?

Jill Bill

Musiques barbares

Enchevêtrements

Routes et voies sans issue

Se perdre et se retrouver

Ailleurs loin d'ici

Très loin

Oubliant les tourments

D'un univers sanglant

L'orgue de barbarie

Et ses notes plaintives

Approuve et accompagne

La clarinette et le trombone

Quand bat le cœur de la fête

Que piaffent les chevaux

Les enfants déroulent les serpentins

Les adultes s'étourdissent

En un tintamarre de couleurs...

Marine D

De la rose

au soleil

quelques rayons de vie

éclaircies

bourrasques

tempêtes

canicules

clin d'œil de lumière

fleurs d'un jour

ainsi progressent

les pas des hommes

d'aujourd'hui

vers demain

Bonheur

Espoir

Chagrin

en petit

ou en grand

se trace le chemin

ABC

Illusion des formes

Il faut se frayer un chemin au travers de l’entremêlement des grilles et des végétaux pour espérer sortir vainqueur de cette quête de sens, face à la multiplicité des formes.

Passé la rose et les épines, sur un chemin de joncs, un châle abandonné suinte la nostalgie, réminiscence d’une vie de château. Terrible pouvoir des vestiges qui, par leur silence, peuplent l’esprit du vacarme de ces mots ressuscités par l’évocation d’un parfum suranné. 

Et voilà que commence l’insane célébration d’un temps muselé, accroché aux branches de l’inconscient sur l’écorce d’un bois mangé d’humus. L’armure dérisoire de l’oubli grince au travers de l’apparente immobilité des formes.

Illusion ! Illusion !

Ici un couple enlacé. Lui sourit, son bras à elle est corne. Deux yeux taurins s’allument, naissance de la bête. La matière est fragile et porte tout en elle, le fer, le bois, la fibre, le gris et la couleur, la rose et la mort, la mort et le souffle. Le souffle des naseaux pris entre deux anneaux, le feu qui couve et gonfle, colère avant la paix. La vie est un volcan toujours prêt à ascendre. 

Adamante