Création

J’ai la certitude de te connaître depuis toujours quand je lis sur ta bouche le dessin du désir reflété dans l’éclat devenu métallique de ton regard si clair.

L’ombre détachée de l’étoffe de nos corps tremble à la lumière de la bougie qui dentelle et aspire nos cœurs à quatre ventricules.

Nos chevelures s’emmêlent dans une épopée où nous marchons sur les squelettes de nos passés blessés. Ma tête enflammée ressemble à ton visage noyé sous mes larmes de joie.

De nos mémoires chargées s’est déversé le miel dont nous nous servons pour écrire notre histoire dans un livre dont la seule ambition est de conserver un peu de notre amour sans nom. Cette danse inspirée de la seule vision d’un étang asséché qu’il nous faut ranimer…

Dans cette œuvre de chair, nous avons quitté nos beaux souliers vernis pour marcher sur la pointe des pieds et ne pas éveiller les démons qui nous guettent. Nous veillons. .

D’une main morte, endormie par les crampes d’une écriture qui exige le meilleur et le pire, je caresse en riant ta joie de m’aimer, tu souris en dormant au plaisir dispensé. Sur mes cuisses s’écoule un peu de notre vie, ce qui n’est pas écrit.
Le plaisir n’est pas interrompu, il en réclame encore, il en veut davantage, se repaît de lui-même, se déclenche en chaînes, celles qui nous aliènent.

Et de cet éternel voyage, qui pourra distinguer l’éclat d’or pur, que nous, les alchimistes avons crées à partir de sperme, de sang, de larmes, de sueurs, de rien, de tout, de nous?