Je ne sais pas si je raconte un rêve ou un cauchemar; il y a cet escalier vertigineux mais j’ignore si je me trouve en haut, prête à le dévaler ou à ses pieds pour l’escalader.
Je ne sais pas non plus si, dans cette histoire que je me narre je suis le tyran ou le forçat…Je ne sais pas…
Mais j’ai la certitude, le sentiment intime que c’est une question d’heures pour qu’enfin j’entrevoie la beauté de l’ensemble.
Je dois passer outre mes propres préjugés… Je suis possédée, c’est tout ce que je sais. Je n’ai aucun abri pour ce désir dont je ne sais que faire, à part l’écrire, et puis lire et écrire encore….
Cette silhouette entraperçue dans cette nuit opaque me semble familière. C’est ce que j’espère… .
La fièvre suscitée par ta terrible absence résonne dans le silence tel un lointain tam-tam.
Sur le sentier creusé de mes larmes acides, je suis la sorcière invoquant les esprits.
Je me défais alors de ces couches superposées de manteaux qui me donnent trop chaud. Dès que je suis nue, enfin libérée de ces carcans inutiles m’arrive par effluves l’odeur de la mer. Celle que nous créons, tu te souviens, lorsque nous nous aimons….
Je traverse à présent une forêt d’arbres verts ; armée d’un coupe-coupe je dessine un chemin. L’âme du militant s’est emparée de moi, je l’entends, je la sens qui me guide dans cette jungle d’idées controversées, contradictoires et malhabiles.
C’est en vérité l’âme du pays. Mon pays c’est la lune. Celle qui se rit de nous à chaque équinoxe… .
Au milieu de ce cauchemar, tu apparais, image subliminale qui m’enchante subitement et me fait aller de l’avant. Tu me désignes de la main, que j’embrasse au passage, une porte secrète.
Sur un cheval géant, un étalon aussi fougueux que toi, je m’élance dans la voie lactée dans une jouissance inédite, continue, à la limite d’une souffrance indicible…