Le cheval n'est plus dans notre quotidien comme il l'était avant l'invasion de l'automobile qui se qualifie encore de nos jours en chevaux vapeur. L'esthétique de la voiture séduit une multitude d'adeptes par sa forme comme par sa couleur. Au temps passé, le cheval était jugé sur les mêmes critères : les proportions de l'animal, la couleur de sa robe, sa rapidité, son endurance. La seule grande différence est qu'il était plus facile à nourrir avec de l'avoine, un produit naturel et beaucoup plus économique que l'essence.
Quant au cavalier, l'harmonie était était aussi parfaite qu'aujourd'hui le conducteur avec son véhicule. Il y avait le cavalier casse copup et dangereux, monté sur un cheval de sang, nerveux et rapide, l'élégant soucieux de se montrer aux dames roulant calèche sur un cheval svelte mais docile. Mais aussi l'homme corpulent et posé, de la ville comme de la campagne, qui préfère le petit trot sur un cheval épais et confortable. N'oublions pas les élégantes montant de fins alezans qui mettaient en valeur leur tenue d'amazone.
Le tableau ci-dessus, qui représente un épisode de chasse au sanglier à l'époque de Charles IX et c'est le roi lui-même qui affronte l'animal à l'épieu, a été imaginé et composé dans ma tête lors d'une garde à la caserne Dupleix (ancienne caserne d'un régiment de cuirassiers). La toile, restée à l'état de pochade, a été réalisée à ma permission suivante, d'un seul jet. Ce sont mes observations antérieures du cheval qui m'apermis de les positionner sans aucun modèle sous les yeux. S'ils ne sont pas parfaits aux yeux d'un cavalier expérimenté, je pense qu'ils ont bonne allure saisis dans des poses habituelles. Par la suite, j'ai eu souvent à dessiner des chevaux de bataille faisant corps avec leurs cavaliers aux uniformes réglementaires dans les régiments de cavalerie. Ce sont des exemples de ce type que vous pouvez voir dans mon album en haut à droite.
Le Dossier N°33 de la semaine prochaine aura comme sujet : Travaux d'atelier, fusain, gouache.
Bien cordialement à tous ceux qui me lisent et regardent mes oeuvres.
Alain de JENLIS