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La moisson de la semaine -page 17-

Publié le 27 octobre 2015 par Adamante

La moisson de la semaine -page 17-                                                                             La moisson de la semaine -page 17-

Un grand merci aux participantes dont vous trouverez les liens sur les noms afin que vous puissiez leur rendre visite.

Voici une moisson formidable et forte.

Encore merci.

AD

La moisson de la semaine -page 17-

Le décès...

Le père a rendu l'âme,

Les pleureuses lui ferment les yeux

Le lavent, l'embaument

Le portent au linceul

Dans le lourd silence de la pièce

Puis égrènent leur chapelet,

Elles le veilleront jusqu'à l'aube...

La veuve et son clan

Sort le noir, paletots et voiles

Pour les femmes

Les brassards de deuil

Pour les hommes...

Le père a rendu l'âme,

Un mauvais coup de sabot d'cheval...

JB

La moisson de la semaine -page 17-

"Le visiteur du soir"

Le visiteur du soir a frappé à ma porte.

Tout encapuchonné, et, sous sa barbe noire

un sourire étonné.

Il m'a tendu la lanterne qu'il portait très haut...

"Tiens ! Tu dois me remplacer, car je n'ai plus la force !

- La force ?

Mais que dois-je faire ?"

Avais-je murmuré ou crié ?

Je ne sais.

La lumière vacillait et le visiteur avait disparu dans la brume qui montait.

J'ai mis la houppelande qu'il avait oubliée, caché un peu de mon visage dans une grande écharpe noire et je suis sortie dans la rue.

J'étais une ombre parmi d'autres, mais, très haut, le plus haut que je pouvais, je brandissais ce qu'il restait de lumière.

Il faisait froid, très froid...

Je me suis réveillée.

Quichottine

La moisson de la semaine -page 17-

À la lanterne de son silence

Elle marche seule

Dans la nuit noire

De ses désespérances

Allumons la lumière

ABC

La moisson de la semaine -page 17-

En perdition

Il tenait fort sa lampe

Dans son cauchemar il avait vu

Son petit ânon brun

Qui avait perdu sa maman

Il levait haut sa lampe

La nuit était très noire

Dans sa bouche

Dans sa voix

Toute la peur et l'inquiètude

Dans son cœur l'amour

Pour les faibles et les innocents

Pour ceux que l'on ignore

Pour les petits dans le malheur...

Une lueur dans la nuit...

Marine D

La moisson de la semaine -page 17-

A la nuit, à la nuit

Lorsque tout dort dans les chaumières

Que les chats grimpent aux gouttières

Poil hirsute, œil de chasseur.

A la nuit, à la nuit

Lorsque nos rêves se déguisent

Que les heures coulent sans courage

Masques blafards, hantises amères.

A la nuit, à la nuit

Spectre éploré cherche Dame Blanche

Lumière confuse à sa lanterne

Phantasme bleu, sourire granit.

A la nuit, à la nuit

Les mots se désagrègent 

Sur les chemins abandonnés

Confettis hâves, fumet terreux...

Martine

La moisson de la semaine -page 17-

Le gardien des morts

Nuit du 2 au 3 Novembre

Le Veilleur de nuit se mit à parcourir le labyrinthe des allées du Cimetière, balançant sa torche électrique au bout de son bras droit, en attendant l'heure de fermeture de

19 H.

En ce Jour de Commémoration des Morts, le Cimetière était devenu un immense Parc Floral !

Symboles de l'Eternité, les chrysanthèmes irradiaient de vie au cœur de la Mort...

Ces chrysanthèmes aux crinières de lion multicolores transformaient en chant immortel ces sépultures qui empêchaient la Nature d'avaler les corps...

Quelques familles déambulaient encore.

Les employés du Cimetière s'affairaient en poussant des brouettes remplies de feuilles mortes, de fleurs fanées et de détritus de toutes sortes laissés près des tombes par la Foule incivile... et reportaient les petits arrosoirs qui traînaient un peu partout...

Les oiseaux se sont tus à l'approche de la nuit...

Il était comme un Homme entre-parenthèses ! C'était lui le Gardien des Morts !

Sans lui, le Cimetière serait vite devenu un repaire de chenapans, ces ombres furtives sans Foi ni Loi qui semblaient avoir perdu le sens de leur voyage terrestre...

Il savait qu'il était comme la Mémoire Vivante de tous ces défunts, démuni souvent, seul, armé que de son seul courage.

Il aimait les monuments prétentieux au décor suranné comme la beauté des tombes toutes simples, les laides plaques du souvenirs et même les dérisoires fleurs plastiques qui se fanaient sans avoir vécues : témoignages s'élevant comme des barrages à l'oubli ... façon pour l'Homme d'assumer son Humanité ?

Cet endroit sacré plein d'ombres le fascinait...

Il alluma sa lampe torche. Le Cimetière, vidé de la Foule et des employés, avait retrouvé sa part d'Inconnu et de Silence.

Il progressait pas à pas au milieu des tombes, creusant la nuit de la lumière de sa lampe, dans une méditation lente et prudente.

La morsure des années lui avait fait perdre toutes ses illusions, et il comprenait toutes les misères et les mensonges de ce monde impitoyable que seul protégeait le Repos pour ces âmes fatiguées, dans le rempart de leur tombeau !

Ceux qui sont passés sur l'Autre Rive sont ils plus Vivants que les Humains ?

Les yeux fermés de dessous la tombe s'ouvraient ils, émerveillés, à un Monde de Miséricorde....

Où bien étaient ils définitivement clos sur eux-mêmes ?

Il tentait bien quelquefois d'interroger les Morts...

Puis se gendarmait, confus ! Était-il fou de vouloir ainsi creuser le Vide qui déclenchait des impatiences nocives à la vie ?

Pourtant, il lui semblait que des liens indicibles l'unissaient à ce monde souterrain dont il se sentait à la fois l'humble protecteur et ... le captif...

Sa lampe torche fouillait l'obscurité, surveillant les alentours, jusqu'à la pointe du jour...

Luciole 83

La moisson de la semaine -page 17-

Ilelle

Les rues sont vides

Barbe noire

Il déambule

À moins qu’il ne soit

Elle

Voilée…

Hotte factice

Estomac creux

L’esprit en berne

Une vie au goût aigre

Un soir de mauvais vin

Un père Noël 

Déçu du monde

Un chômeur peut-être

Un paumé

Il

Elle

Qu’importe

Ilelle Ilelle Ilelle

Danse des pieds

Au rythme d’un rien

Ilelle Ilelle Ilelle

Comme un chant d’oiseau

Sur l’écho d’un trottoir

Ilelle Ilelle Ilelle

Toi ?

Moi ?

On a tous sa chute

Un jour

Apprentissage

Alors chantons

Ilelle Ilelle Ilelle

Alors dansons

Ilelle Ilelle Ilelle

Rythme des pieds

Sur le trottoir.

Adamante

La moisson de la semaine -page 17-


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