CÔTE D’IVOIRE. Cinq ans après : le roi est nu, plus nu que jamais !

Publié le 27 octobre 2015 par Menye Alain
Voilà ce qui arrive quand Affi imite Ouattara dans sa manière d'acheter les voix : son QG de campagne à Dabou a été saccagé dimanche soir par des membres de sa propre formation politique, mécontents de n'avoir pas été payés pour leur temps de permanence dans les bureaux de vote lors de la journée de dimanche. Lui qui, depuis son retour en politique, a distribué quelques billets par ci et par là pour étoffer son équipe de militants, n'a pas compris qu'il ne recrutait pas des disciples, mais des suiveurs, des gens qui ne s'intéressent pas à l'homme, mais à ses billets de banque. Dire que l'affection n'est même pas allée au delà du jour des élections! Pitoyable. Les communicateurs sur la toile devraient en tirer les leçons, eux pour qui la source aux billets est sur le point de se tarir aussi, une fois terminée la kermesse électorale, rangés les manèges et digérées les sucreries empoisonnées : Affi n'a rien engrangé sur les terres de Gbagbo, la récolte de KKB a été meilleure que la sienne, même là où il n'avait pas semé. Pathétique, tout cela... Où chercher la consolation maintenant ? Tiens donc, même les affiches ont été arrachées par les gens de la maison, alors que certains accusaient le véritable FPI du président Gbagbo de sabotage, il y a quelques jours. Que va-t-il se passer maintenant ? Allez-vous rester coincés dans cette bulle sans avenir aux couleurs d'Affi, l'homme qui ne va rien contester, pour s'accommoder au mieux du verdict des urnes, ou plutôt du verdict de la CEI aux ordres? Un Affi d'ores et déjà disposé à se contenter des miettes dont on lui fera l'aumône... Peut-être lui sera-t-il octroyé un poste de sous-secrétaire d'état ou d'ambassade, comme adjoint de Philippe Mangou, pourquoi pas ? Il pourrait même éventuellement, s'il est très sage, remplacer Kandia Kamara, car il s'exprime en un français nettement supérieur au sien. Chers Affidés, quand comprendrez-vous enfin que ce n'est pas avec quelques piécettes que l'on se forge une identité politique, un idéal et un objectif pour la Côte d'Ivoire ? Quel changement préconisez-vous maintenant ? Où est votre horizon ? La seule marche à laquelle vous aspiriez s'est-elle arrêtée dimanche, jour des élections? N'avez-vous jamais réalisé que les dés étaient pipés? Avez-vous sérieusement cru un seul instant que c'était au FPI de Sangaré, de feu Miaka Ouretto, de Béchio, de Mme Lorougnon, de Marthe Ago, d'Assoua Adou, de Lida Kouassi, de Koné Boubakar, de Simone Gbgbo - et de tous les autres - c'est-à-dire au Prési lui-même de revenir à vous ? De quel film ou mauvaise série télévisée vous voulez-vous les figurants ? Quelle est votre réalité? Votre seule ambition était-elle et reste-t-elle de vous transformer en suiveurs d'un has been aux occasionnels " lâchers des billets ", - à la manière d'un Bédié hors circuit, qui ne continue d'occuper le terrain qu'à coups de millions semés sur le chemin -; d'un homme qui aurait pu entrer la tête haute dans l'histoire et qui va en sortir par la petite porte, même s'il a encore la sympathie d'une France embourbée dans son irrationnelle abhorration de Laurent Gbagbo? Si Ouattara n'est pas arrivé à se faire aimer et accepter, croyez-vous que les portes du cœur des Ivoiriens vont s'ouvrir pour lui ? Le président Gbgabo vous a-t-il habitué à cette forme de prostitution intellectuelle et morale ? Oseriez-vous lui affirmer droit dans les yeux qu'Affi a fait tout ce qu'il pouvait pour le faire libérer, alors qu'il n'est même pas en contact avec lui ? Chers amis, revenez à la vie et à la force de la lutte pour la vérité et la liberté. Contestez dès aujourd'hui ce simulacre d'élections et ralliez-vous à la seule cause véritable, celle de la reconquête inflexible des libertés bafouées, moquées, violées et piétinées; mettez votre enthousiasme à la disposition de la vraie contestation, de la véritable opposition, celle dont Ouattara ne pourra jamais comptabiliser les membres à son actif. Montrez-vous dignes de celui qui n'en finit pas de subir l'humiliation, la prison et l'isolement, tandis que le seul vrai méchant continue à se draper dans le manteau d'une dignité qu'il n'a jamais eue, s'apprêtant à voler aux Ivoiriens, pour la seconde fois en cinq ans, la reconnaissance d'une légitimité imaginaire. Associez dès aujourd'hui vos efforts à ceux de cette foule innombrable et grondante qui va très vite faire comprendre à l'usurpateur qu'il a définitivement perdu le pouvoir. Comment oseriez-vous accompagner passivement la réélection d'un président élu par - soyons généreux ! - 80% de 15% des 6 millions 300 000 électeurs théoriquement inscrits, savoir 756 000 voix apparentes, sans évoquer même les étrangers qui pendant ces dernières années sont rentrés par convois entiers de bus ? Et cela sans compter toutes les autres irrégularités : urnes se promenant de nuit sur des toits de voiture, votes redoublés, gonflement artificiel du taux de participation. (Même des enfants en gestation, nés entre 2022 et 2026 auraient participé au vote!) Alors oui, comment oseriez-vous entériner ce nouveau rapt du pouvoir par un faussaire, qui, même s'il obtient en définitive 80% des suffrages, ne représentera jamais que 750 000 Ivoiriens; au plus 750 000, sur les 25 millions d'habitants que compte aujourd'hui la Côte d'Ivoire ? Persisterez-vous à vouloir jouer les fou du roi Ouattara, qui pavoise déjà alors qu'il ne peut mathématiquement pas - compte tenus des bulletins nuls, des voix de KKB, Affi et autres candidats - sortir victorieux d'un scrutin boycotté par plus de 85% des électeurs ? Quant aux chiffres officiels - nous venons de l'apprendre, non par le Golf-hôtel, mais par la TCI nouvelle, à l'image de l'ivoirien nouveau aux ordres -, ils sont de 60 % de votants, grâce à n'en pas douter au concours des morts, des enfants et des prisonniers, venus prêter main forte aux étrangers. Youssouf Bakayoko ne prend même plus la peine de parler lui-même, c'est régie-dictature qui l'annonce via un communiqué de Koné Sourou, le représentant RDR de la CEI. Alors, faut-il baisser les bras, se résoudre à ce qu'il n'y ait rien à faire devant ce Ouattara vieillissant, qui n'ouvre plus les yeux qu'à grand peine, au propre comme au figuré ? Faut-il en prendre son parti, et le laisser entamer un nouveau mandat frauduleux, assisté par sa dynamique épouse, fidèle accompagnatrice de sa calamiteuse politique de restauration de la nation ? Frères ivoiriens, n'ajournez plus le rendez-vous ! Le temps est venu, de vous souder tous ensemble, du nord au sud, de l'est à l'ouest, toutes ethnies confondues : que pèse en effet le tyran face au grand peuple que vous formez ? Comment ce triste sire étrangement solitaire et sa clique squelettique pourraient-il encore raisonnablement vous menacer, ou seulement vous intimider ? Bannissez la peur, bannissez la crainte, dressez-vous comme un seul homme ! Votre jour est s'est levé. N'acceptez pas un seul mensonge de plus de ce club de marionnettes téléguidées depuis Paris et Washington ! Et que paraisse au grand jour cette Côte d'Ivoire dont vous rêvez, depuis que Laurent Gbagbo vous a appris à le faire en vous montrant le chemin : chemin des rêves inspirés, de leur réalisation certaine. Shlomit Abel, le 26 octobre 2015