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Mitterrand, un jeune homme de droite**

Publié le 01 novembre 2015 par Zebralefanzine @zebralefanzine

Une biographie en BD de François Mitterrand, voilà qui illustre les nouvelles prétentions dewebzine,bd,zébra,gratuit,bande-dessinée,fanzine,kritik,critique,mitterrand,jeune homme de droite,richelle,rébéna,rue de sèvres la BD à prendre place au rayon adulte.

Le sous-titre est fait pour surprendre ceux qui ignorent que l'ancien président de la République venait d'un milieu bourgeois et conservateur. "Réactionnaire" serait plus juste pour qualifier le jeune Mitterrand, dont la jeunesse est retracée à partir de la fin de ses études jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. En effet, la "droite" est devenue le parti des industriels et des banquiers au cours des dernières décennies - le parti de l'argent ; cependant le jeune F. Mitterrand n'était pas entièrement dénué d'idéalisme. Le rêve que caressait François Mitterrand de devenir un écrivain reconnu illustre aussi la facette romantique du personnage.

La BD de Richelle et Rébéna (Eds "Rue de Sèvres") met bien à jour ce qui a pu conduire F. Mitterrand à devenir le monarque de gauche qu'il est devenu - sans doute le plus royal des présidents de la Ve République. Les idées réacs de Mitterrand, liées à son goût pour la littérature, l'inclinaient peu à croire dans la démocratie, en même temps qu'elles renfermaient cet idéalisme et ce vernis culturel propre à séduire l'électorat de gauche. Cet idéalisme se traduisit aussi par la passion de Mitterrand, encore étudiant, pour une jeune femme de quinze ans, qu'il désira épouser sans attendre.

Mais l'ennui est le sentiment qui prévaut. Il s'empare vite du lecteur qui se fait la réflexion que, décidément, la vie politique moderne et ses acteurs manquent de relief. Un animal hénaurme domine désormais - l'Etat, si pesant qu'il écrase tout. Louis XIV pouvait encore croire tenir l'Etat entre ses mains ; désormais, l'éléphant l'emporte sur le cornac. Seules les guerres, dans les temps modernes, alors que l'organisation ou la mécanique de l'Etat s'enraye momentanément, permettent à des personnalités politiques de s'épanouir et briller, le plus souvent de façon sinistre. 

On peine donc à s'intéresser aux ressorts d'un si petit mécanisme, à un personnage aussi secondaire de l'histoire, et les auteurs s'enlisent, scénario et dessin, dans ce sujet.


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