Pour les moins alzheimériens de mon lectorat pléthorique, on se souviendra que lors de l’inauguration de l’entreprise académique indispensable que constitue ce dictionnaire, j’avais promis de donner un définitionnement* du mot analphabètique. Las, pressé par tant d’obligations, entre une alexandromanie* puitsansfondesque*, une chronicomanie* filvulante*, et autres escrivailleries* péribloguiennes*, à cela ajoutées quelques quantités considérables de lapins d’eau passées sous les ponts, accessoirement aussi tombées du ciel, sans négliger les accaparements domestiques dues à d’éventuelles nécessités vitales, et moult distributions de tendresses diverses dont je jouis d’entretenir un proche entourage plus cher que tous les contenus des bijouteries de la place Vendôme, et on comprendra mon retard. Sinon !?!... Bon !
Donc, à peine plus de six mois après ma promesse, voila-t-il pas que je m’en vas la tenir !
Ca vous époustoufle ? Comme je vous comprends !! Allez, un grand verre d’eau, une grande et profonde respiration, on s’assoit tranquillement, on renverse doucement la tête en arrière, voila, on se calme, c’est bon ?? On y va !
Analphabétique : adj. t. ou i. ( t. ou i. signifie transityphoïde* ou intransityphoïde* – à débattre sur un mode enfiévré) De « anal » qui veut dire : relatif à l’anus, qu’on retrouve notamment dans « analogique » qui traite de l’ogique* du trou de balle, ou dans analytique qui traite de l’ytique* du fondement. Et de phabétique, locution complexe qui signifie que le pha, dissimulant d’un ph neutre la quatrième note de l’alphabet musical, serait susceptible de compromettre la bétique d’un ordre établi sans qu’on sache bien par qui, comment quand et pourquoi : à quoi une célèbre chanteuse chèrement louée, charges comprises, sur ce blog irremplaçable, suggérait de répondre par une distribution générale de perlimpimpin.
Mais ne nous égarons pas, même en double file.
Cette bétique pha de l’anal nous conduit donc à entendre par une savante verlandisation* de cet enchaînement trompeur qu’on est loin de toute parenté avec des notions aussi abstraites que l’analphabétisme, et préservé de tout rapprochement avec des sujets tels que l’analphabète, dont l’élevage prolifère aussi, et notoirement, à l’ombre des programmes télévisuels de fond de chiotte d’un groupe de média dont le nom du principal leader mercantilo-publifoutresque ne tâchera pas cet article de haute volée de son logo de fosse septique.
Na !
Analphabétique signifie donc que l’ordre établi on se le met quelque part. Par simple résonnance, à laquelle vous serez bien sur sensible car vous avez l’ouïe fine et le neurone affûté, on attachera davantage ce mot à l’ambition salvatrice de contrarier avec un malin plaisir un type d’ordre tentant de régenter au gré de progrès très variables l’ordonnancement rituel de certains vocabulaires, de certains lexiques et autres glossaires, lequel mot, d’ailleurs, avec sa consonance sournoisement glandulaire m’a souvent inspiré de la méfiance.
Pas vous ?!?
En d’autres termes, et pour être plus clair, je m’en voudrais de laisser planer la confusion, analphabétique n’a rien à voir avec l’alphabet.
Certains esprits tortueux, chafouins, étriqués, (c'est-à-dire sans trique), objecteront, car c’est là leur fonction première dans nos sociétés percluses de racrapotements* stériles, que s’il y a un ordre alaphabétique c’est qu’il y a une bonne raison, et que c’est quand même indispensable que tout le monde puisse s’y retrouver.
Ok ! Admettons.
Cependant je prétends, moi-même, personnellement, je, que quitte à produire un dictionnaire de mots qui n’existent pas pour la seule raison que personne n’a pensé à les inventer, autant aller jusqu’au bout de l’analogique, donc de l’ogique du trou de balle, et de faire ça dans le plus parfait foutoir possible.
Certes l’ytique du fondement risque fort d’en être bouleversée, à charge pour elle d’en profiter pour devenir bouleversante.
A cet égard il est on ne peut plus pertinent de voir apparaître un mot en « A » après tout ceux qui forment déjà cette brillante encyclopédie qui commença, rappelons-le nous par un mot en « R ».
Considérant enfin qu’en matière de dictionnaire, l’actuelle édition de l’Académie, en cour de ponte par les mamys et les papys du Quai Conti, en est je crois à la lettre « G », et que la dernière édition complète date il me semble de 1935, on sera mal venu de me reprocher de combler ce retard par mon empressement à enrichir notre langue, pour les multiples usages que nous aimons en faire. Et damnation.
Enfin nous allons mettre à profit cet article pour solliciter notre lectorat encore une fois tout pantois, afin que, nous démontrant ainsi qu’il a bien compris ce définitionnement, il s’attèle lui-même à la tâche de fournir des illustrations, des exemples, susceptibles d’éclairer sur le mot analphabétique.
Je vous laisse prendre conscience de l’ampleur et de la difficulté de la chose : mais vous n’imaginez pas la quantité de reconnaissance qui vous attend en échange, en guise de récompense. Car je suis bon, magnanime, juste, et toujours prompt à faire savoir ma satisfaction à qui me satisfait.
* Prochaines entrées dans cette oeuvre vocabulairienne inédite.