Magazine Journal intime

Le jour où j'ai cessé d'exister.

Publié le 05 novembre 2015 par Cynthia Kanaie

Le jour où j'ai cessé d'exister.
Quatre mois. Voilà déjà quatre mois que ma vie n'a plus de sens. Quatre mois que nous avons été contraint de quitter notre maison et de venir "squatter" chez mes beaux parents en attendant de trouver une maison. C'est chose faite, notre maison nous l'avons trouvé. Nous y emménageons dans le mois de Janvier , si tout se passe comme prévu. Mais je ne sais pas, je le sens mal.Cette maison pour moi c'est pas " le coup de foudre ",  à contrario du Dad. Il faut dire qu'au vu des taudis que l'on avait visité avant , celle ci sortait un peu du lot. Pas de travaux , que de la déco. Quatre chambres, en plein centre ville  (ouai après avoir quitté le centre pour aller en campagne , nous y revoilà ! Reculer pour mieux sauter ça vous parle ? ) , les écoles au bout de la rue, un jardin.Tout nos critères sont réunis mais moi j'arrive pas à me projeter.
En même temps je n'arrive plus à grand chose en ce moment. J'essaie tant bien que mal de maintenir notre famille soudé mais ça devient compliqué. Je suis a bout psychologiquement et physiquement aussi. Je ne ressemble plus a rien , j'ai perdu tellement de poids que mon visage est tout creusé. Je déteste cette tête de cadavre que je ne prend même plus le temps de maquiller le matin.
Toute la journée je m'occupe, en plus de mes enfants, d'une maison qui n'est pas la mienne. Le Dad bosse beaucoup et ses parents aussi. Je suis donc la seule à être dans la maison la journée donc c'est à moi que revient de faire...tout.Lessive, ménage, repas , les animaux , la paperasse, les appels téléphoniques à droite et à gauche.Rien qui ne change de ce que je faisais avant me direz vous. Sauf que je n'y arrive plus et je me met une pression énorme. Par peur de reproches je tiens à ce que la maison soit niquel pour quand ma belle mère rentre. Puis il parait que je fais trop de lessives aussi, mon linge est toujours trop froissé, et je ne met jamais les bonnes assiettes ( creuses , plates, c'est tout un programme...)#cendrillonsortdececorpsJe suis enfermé 24h/24h dans une maison qui n'est pas la mienne. Et bordel arrêter de me dire " au moins tu n'est pas à la rue" ou "allez ,tu déménage bientôt". Oui c'est la dernière ligne droite , mais je n'ai même plus envie d'aller jusqu'au à la fin de cette foutu ligne.
Ma vie de couple est chaotique. C'est simple , quand il n'est pas la , ça m'énerve. Et quand il est là, ça m'énerve aussi.Je lui en veut de ne pas m'aider plus souvent au quotidien mais il a la bonne excuse du boulot " Je suis fatigué, j'ai bossé toute la journée alors j'ai envie de me reposer"Du coup pour le peu qu'il est là , monsieur est planté devant son ordinateur. Moi j'ai pas le droit d'être fatiguée. J'ai la chance d'être à la maison, d'être au foyer, alors je doit subir et me taire. D'ailleurs en parlant de se taire, on ne se parle presque plus. Ou pour balancer des banalités.Yahoo quoi.
Moi j'ai pas le droit d'être épuisée.Même si je ne dort pas la nuit parce que quand le Boy dort , c'est sa sœur qui pleure. Ou l'inverse.Même si je ne m'assoit que dix minutes dans la journée et que mes jambes me tiennent à peine. Même si je hurle intérieurement mais que personne ne m'entend.Même si le jour où nous avons quitté notre maison , ma vie à volé en morceaux et que depuis, petit à petit, j'ai cessé d'exister...
La photo n'a rien a voir avec ce billet mais c'est encore une des choses qui me fait tenir dans cette vie merdique. Voir mes enfants jouer, grandir et s'épanouir mal grès tout.

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