Cameroun: Biya, 33 ans, Épervier, Franko, « Coller la Petite »,… etc !

Publié le 07 novembre 2015 par Menye Alain
Biya est toujours là. Les " 33 Export " ont coulé à flot. Le champagne aussi. Franko qui lutte contre Joseph Tangwa Fover ou plutôt l'inverse. Les nouveaux maîtres de l'ordre moral. Mon avis... Novembre 1982 - Novembre 2015

Quelle longévité ! Quelle force de la nature ! Paul Biya vient d'égaler le record de Felix Houpouët-Boigny, 33 ans au pouvoir (1960-1993). Les fans du " chaud gars " du RDPC et du Cameroun ont sabré le champagne, marché sous la chaleur, bu à satiété des " 33 Export " -quel symbole-, pour fêter leur champion en collant les petites, n'en déplaise au préfet de la Mifi, l'administrateur civil principal Joseph Tangwa Fover. Tout ceci, dans la sobriété. Imperturbable, l' "homme lion " continue avec la même logique, celle du silence assourdissant face à tout. Imperméable aux critiques même constructives, Paul Biya est déroutant. Or. questionner la qualité intrinsèque d'une personne, sans user d'une rhétorique violente est toujours bénéfique. J'ai entendu, hier, sur la CRTV, des militants du RDPC demander qu'il se représente en 2018. Compte tenu du contexte politique et du cadre septennatique (néologisme) de la présidence, ça voudrait dire que le " chaud gars " est bien partie pour faire...43 ans à Etoudi. Bien sûr, si Dieu lui prête vie. Il aura alors 92 ans à la fin de son prochain mandat... "Ne dure pas au pouvoir, qui veut mais dure, qui peut ", non ? De grâce, épargnez-nous vos auto-référentiels abscons, rien n'est vraiment tout blanc ni tout noir au Cameroun. Passons.

Opération épervier

Non, Biya ne condamne pas ses " frères ", selon la terminologie des tribalistes, ce sont des Camerounais condamnés par la justice, non plus les " Béti ", selon ses supporters, car, contrairement aux salmigondis des soi-disant défenseurs des droits de l'Homme, ces gens-là sont des malfrats. Pas besoin de citer leurs noms ici, tout le monde les connait. Je ne crois pas un seul instant que l'opération Épervier est à tête chercheuse. C'est une fausse accusation toujours mise en avant quand un proche, un ami, un frère ou une sœur est concerné dans un dossier donné. C'est une accusation insidieuse révélant la mauvaise foi de certains qui, lorsqu'un membre influent du pouvoir est condamné, il faut se servir de cela pour exister et jouer les opposants de pacotille...Schizophrène à souhait, le Camerounais est étonnant. Il critique les voleurs et le laxisme mais, dès que les coupables sont arrêtés, il est le premier à trouver des excuses à ces derniers...

Bientôt un ministre des bonnes mœurs ?

N'en déplaise aux esprits chagrins, ils ont tout faux de se réjouir de la suspension de la chanson de Franko " Coller la petite ", dans la Mifi. Ceux qui se couvrent d'oripeaux élogieux ne sont pas forcément des exemples de droiture morale. Il est interdit d'interdire, qui plus est, un artiste. On a vu le cas avec l'humoriste Dieudonné en France. Ça ne marche pas. Au contraire, ça renforce l'artiste. Si demain, par un coup de baguette magique, Paul Biya nommait un ministre des bonnes mœurs, les mêmes vont crier au loup. Les mamamouchis de la pensée unique, gardiens du temple, accepteront peut-être cette nomination si c'est Joseph Tangwa Fover. Fichtre. En réalité, la police de la pensée témoigne de la fragilité des convictions personnelles, de la haine de soi, qui passe par la haine de l'autre. Ne généralisons pas sinon, Me Nda Zoa va me tuer. Néanmoins, les zélateurs et suivistes sont en particulier des personnes frustrées par des échecs personnels et perdues dans la médiocrité intellectuelle. Au nom de quoi peut-on interdire, sinon celui de croire que les autres ont tort ? Comme le disait François De La Rochefoucauld, " Le propre de la médiocrité est de se croire supérieur aux autres "...

C'est mon avis !