Le Billet Amer #40

   Le Billet Amer #40  

Par L’Aigre Doux

Réformer le code du travail …Vraiment le prototype de la déclaration- bidon, destinée à faire croire au bon peuple que l’on avance alors que l’immobilisme le plus total règne sur le champ de ruines du dialogue social depuis des années. Un sur-place rigide sous la garde féroce des organisations syndicales attentives à ce que pas une ligne des 3000 milles pages de ce livre plus sacré que la Bible ou le Coran ne soit supprimée.

Ce que des générations de responsables politiques n’ont pas réussi à seulement épousseter depuis des décennies, Manuel Vals nous le promet réglé dans deux ans! En oubliant au passage que cette échéance, même comiquement brève, s’achève cependant 6 mois après l’élection présidentielle de mai 2017. Une formule qui n’engage donc que ceux qui peuvent y croire encore et qui sent à plein le racolage électoral, comme toutes les annonces émises par le pouvoir depuis que le Président-candidat est entré en campagne.

Par ailleurs, pour ne pas braquer un peu plus cette gauche de la gauche objet de tant de soucis, on rajoute en préalable qu’il n’est pas question de modifier le cadre juridique du contrat de travail, de toucher au salaire minimum et d’effleurer le socle imputrescible de la pensée socialiste, les 35 heures. Ben, reste pas grand- chose à réformer, non ? Les points et les virgules du texte ont du souci à se faire. Ils seront impitoyablement traqués et éradiqués par la nouvelle Ministre du Travail, Myriam El Khomri, spécialiste unanimement reconnue en la matière.

D’ici là, et pour être à la hauteur du job, elle devra retourner en stage de formation professionnelle afin de savoir faire la distinction entre un CDI et un CDD et toute cette sorte de choses très techniques qu’elle semble pour l’heure ignorer.

Mais in fine, tout cela n’a guère d’importance. Etant donné les limites fixées par la frilosité du Premier Ministre, un stagiaire de l’ENA devrait amplement suffire à la tâche.

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Ils sont décidemment incorrigibles…Le pitoyable spectacle donné dimanche dernier par les probables candidats à la primaire, lors du Conseil National tenu à Paris par « Les Républicains », démontre une fois de plus que « la Droite la plus bête du monde » bouge encore.

Rien compris, rien appris…L’absence de tous les prétendants sous des prétextes fallacieux, pour ne pas cautionner le leadership de Sarkozy, laisse pantois. A un mois des élections régionales, déconfiture historique annoncée de la Gauche, on a laissé libre cours aux égos au détriment de l’indispensable unité pourtant clamée sur tous les tons. Ambiance jubilatoire garantie dans les couloirs de l’Elysée et chez Marine Le Pen devant cette incommensurable bêtise qui fait douter de la capacité des uns et des autres à se hisser à la hauteur de l’enjeu. Un remake tristounet de la guerre picrocholine menée il y a deux ans par le duo Fillon-Copé pour la présidence de l’UMP.

Si l’on redoute tant que Sarkozy utilise son poste de Président du mouvement pour servir ses intérêts, ne fallait-il pas, -n’est-ce pas Juppé, NKM et Fillon ?- se présenter contre lui pour l’empêcher d’y parvenir ? Et pour celui qui l’a fait – n’est-ce pas Le Maire?- n’y a-t-il pas obligation de respecter, au moins jusqu’au scrutin régional, la volonté des militants qui l’ont préféré ?

Dans l’absolu, François Hollande n’a aucune chance de se faire réélire en 2017. D’où vient qu’il croit, dur comme fer, que la partie n’est pas définitivement jouée? Justement parce que la mécanique des deux tours de scrutin permet de porter à l’Elysée un candidat par défaut. Et pour que la conjonction invraisemblable qui lui a permis de gagner en 2012 se renouvelle, il faut que cette même machine à perdre fonctionne à droite comme par le passé.

Chirac a excellé à la manœuvre en 1981 en faisant voter Mitterrand contre Giscard. Bayrou l’a imité en 2012 en soutenant Hollande contre Sarkozy.

A qui le tour en 2017 de torpiller celui que cette sulfureuse primaire de la Droite et du Centre désignera ?

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L’autorité de l’Etat…C’est comme la culture et la confiture. Moins on en a et plus on l’étale. Le Premier Ministre en fait la démonstration dans toutes ses interventions, devenues paroxysmiques au fur et à mesure que se précise la perspective d’une déroute électorale de la Gauche aux régionales. Partout en échec sur tous les fronts des violences urbaines, des incivilités, de la crise des migrants, des crimes et des délits et de leur traitement pénal complaisant, le pouvoir a trouvé les responsables et coupables de cette chienlit dont tout citoyen est témoin et trop souvent victime: la Droite et le Front National !

Pour Manuel Vals en effet, ce sont les critiques émanant de ces camps politiques qui sapent l’autorité de l’Etat et rien d’autre. « C’est un peu court jeune homme » comme dirait un Cyrano contemporain. Cette défaillance généralisée dans une des compétences régaliennes les plus essentielles pour l’équilibre d’un pays est la résultante d’une accumulation de renoncements, de lâchetés, d’angélisme, de la part d’un pouvoir écartelé entre la brutale actualité d’une agression violente contre les fondements même de notre société et des considérations idéologiques pesantes et dépassées, incompatibles avec l’ampleur des périls. On ne gagne pas une guerre, et c’en est une déclarée, avec des états d’âme, des doutes, des comportements laxistes.

L’autorité ne se décrète pas, elle EST, par sa traduction dans son champ d’application sur le terrain de la vie quotidienne. En l’occurrence, les territoires sans doute définitivement perdus de la République, les provocations violentes non réprimées de communautés hors de tout contrôle, (l’A1 et Moirans), la démission morale face aux menaces venues de l’extérieur sont, plus que les critiques politiciennes incriminées par le Gouvernement, les causes directes de cette perte d’autorité d’un Etat qui n’assume plus qu’à minima, dans un discrédit complet, la gestion des affaires du pays.

Une réalité que les cris et les gémissements du discours politique ne peuvent plus occulter.

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L’Aigre Doux

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***
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