La terreur, Paris martyrisé
Par Maxime Tandonnet
Que dire de la tragédie épouvantable qui vient de frapper Paris?
Bien sûr, chacun s’attendait un jour ou l’autre à un drame terroriste de grande ampleur.
Et puis en même temps, on ne pouvait imaginer pareil degré dans l’horreur.
Nous savions que cela se produirait un jour mais nous ne pouvions nous représenter un tel niveau d’atrocité chez nous, sur le sol français, à Paris.
Nous sommes horrifiés. 120 personnes tuées, des centaines de blessés, les scènes d’horreur du Bataclan, des jeunes venus écouter un concert, des femmes, des enfants, massacrés froidement les uns après les autres.
La guerre est portée jusqu’au cœur de Paris, une barbarie d’une lâcheté inouïe qui s’en prend non à des soldats, mais à des civils dans leur vie quotidienne.
Nous pensons à la terreur et à la souffrance des victimes, au chagrin de leurs familles, dont nous aurions tout aussi bien pu être.
Nous pensons au discours du Général, le 25 août 1944: « Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé ».
Nous haïssons par avance toute idée de récupération politicienne ou idéologique de ces événements d’où qu’elle vienne.
Nous souhaitons une réponse politique, diplomatique, militaire, à la hauteur de l’agression subie par notre pays et du malheur qui lui a été infligé, avec un seul objectif: frapper l’ennemi partout où il se trouve – dans le cadre d’une coalition militaire de tous les pays volontaires, sans exception-, et sa destruction par tous les moyens nécessaires.
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L’union sacrée et le devoir de vérité
Union sacrée et devoir de vérité ne doivent pas être opposés. Hier dans Paris vide, les rues et le métro désertés, nous étions en temps de guerre.
L’heure est au chagrin, à une immense peine que nous partageons avec les familles des victimes et les blessés. Dans le métro où il n’y avait presque personne, mais des jeunes gens et filles qui avaient les yeux rougis par les larmes.
Les Français n’ont pas peur mais ils sont portés par un immense sentiment de compassion, d’unité et de solidarité. Notre premier devoir de Français, en temps de guerre, est celui de l’Union sacrée.
Aujourd’hui, le soutien au gouvernement dans les mesures qu’il a adoptées, l’Etat d’urgence et le rétablissement des contrôles aux frontières doit être total, inconditionnel, résolu.
Mais nous sommes en démocratie.
L’émotion ne doit pas interdire la raison. 130 tués et des centaines de blessés, en plein Paris, c’est un événement monstrueux, sans précédent historique, sinon pendant les bombardements de la Grande Guerre. Sans haine, sans délire, sans calcul idéologique ou politicien, il va bien falloir poser la question des responsabilités. Peut-être que tout ce qui arrive est le fruit de la fatalité. Peut-être que tout le monde a été parfait et que le drame était écrit d’avance. Alors il faudra le dire, et l’assumer… Et si ce n’est pas le cas, si la fatalité n’est pas une réponse, que s’est-il donc passé pour en arriver à un tel massacre, sous nos yeux, sous nos fenêtres, dans une grande nation qui est la cinquième puissance mondiale. Pourquoi nous? Pourquoi la France? Les questions touchent au rôle de l’Etat, à l’efficacité de la puissance publique, au système de gouvernement, au fonctionnement de la démocratie, à la place des frontières et de l’autorité, à l’action policière et militaire, aux mouvements en profondeur de la société française, aux choix diplomatiques, à la conduite de la guerre contre le djihadisme. L’idée n’est pas de mettre en cause tel ou tel gouvernement ou personnalité, mais de s’interroger sur les responsabilités à long terme, dans l’objectif, le cas échéant, de changer de direction et d’éviter que la tragédie ne se reproduise.
Qu’est-ce qui a conduit la France au chaos sanglant? Je pense que la France est irrémédiablement perdue si elle ne se montre pas capable d’ouvrir ce questionnement, si elle s’enivre de communication, se laisse enfumer, submerger par l’émotionnel, le sectarisme, l’aveuglement et les récupérations politiciennes, l’esprit électoraliste et carriériste, de l’extrême droite à l’extrême gauche; si elle ne parvient pas à ouvrir, de manière républicaine, démocratique, raisonnable, factuelle, sans haine ni excès de langage, ce débat sur les responsabilités profondes de chacun dans la tragédie, afin d’en tirer toutes les conséquences et le cas échéant, de réorienter sa politique.
Avec le devoir d’unité nationale doit s’imposer le devoir de vérité.
Maxime Tandonnet
Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
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