Ma ville aujourd'hui était encore vide, comme hier et avant-hier... Tout le monde se terre, s'enterre, se tait dans sa peur de l'autre, sa peur de vivre, sa peur d'être. Je suis attristée. D'abord du deuil à faire, du deuil de ces innocents morts pour des idées extrémistes et anti-vie, du deuil aussi d'une certaine idée de la liberté et de tolérance aussi, et puis attristée de constater qu'ils arrivent, ces pourris, ces infâmes, ces assasins, qu'ils arrivent à nous faire peur au point qu'on n'ose plus sortir de chez soi, qu'on se referme sur soi et son quant à soi, qu'on pense petit, qu'on pense réduit, qu'on se fragilise alors qu'on est fort de vivre, de le dire et de le faire. Qu'on est fort de notre ouverture d'esprit, notre volonté de comprendre, d'apprendre et de ressentir, qu'on est fort de notre goût pour les voyages, la beauté, le sexe, la musique, la poésie, qu'on est fort de surmonter nos peurs, et qu'on est fort de croire en l'avenir et en notre capacité à le faire devenir ce qu'on en rêve... Oui. Oui à l'amour, oui à la vie !