Amela Subasic
Merci de vos écrits.
Rouge la fleur
Rouge le cœur
Blanc le pinceau
Blanc l'oiseau
Bleue la nuit
Bleue la vie
Ypres, 14-18...
Le soleil peinait dans les cieux
A percer la fumée noirâtre
Du champ de bataille,
On voyait de l'azuré
Au travers des trouées
Et sous la mitraille
Eloignés de nos chers âtres
Tommies, on tremblait tels des vieux...
Ypres, la flamande
Ypres, notre tombeau
Belle jeunesse fauchée
Rouge coquelicot notre sang versé...
Combien faudrait-il de coquelicots
pour éponger sueur et sang ?
un seul
suffirait
s'il savait
d'un coup de gomme
effacer les plaies
consoler les peines
un seul
qui d'année en année
se multiplierait
en chant de paix
ROUGES LARMES
Havre douceur, Bulle Bonheur,
Havre amoureux, Café-noir,
Café noir amer
Rêves pulvérisés !
Sanctuaire des Trouvères
Transes et vocalises éteintes
Souffrances partout présentes
Rampent sur le ventre !
Fauves assoiffés de larmes,
Proies trouvent et chassent...
Liberté fauchée !
Dans Ciel Ténèbres, Ciel de Haine,
Rouges Flammes, Rouges Larmes,
Fleurs Paroles,
Cris des âmes !
Ultime recours,
Cris purs déchirent l'Obscur
Souffre le Ciel et s'ouvre,
S'engouffrent les Cœurs rouges...
Soleil se lève
Matin clair
Semer graines
De la Paix ?
C'est l'heure douce et bleue
Paris by night
La musique bat son plein
Les jeunes font la fête
Soudain la fusillade
Acharnée, meurtrière
Soudain l'effroi
Le carnage
Les cris
La mort
La foule fait silence
Cœur de coquelicot
Je ne veux du coquelicot
que le chant des blés
au soleil
la promesse de vie
pulsée par le sang des femmes
la palpitation d’un cœur
en formation
pour célébrer la nature
l’espace
l’air pur
la tendresse
Je ne veux du coquelicot
que le chant des blés
au soleil.