Un poème écrit du 15 au 23 novembre 2015, inspiré par les récents attentats à Paris. Les mots sont venus petit à petit, par bribes.
Pour la petite histoire, l'horizon des événements, en physique, c'est à la surface d'un trou noir, le point de non-retour au-delà duquel rien ne peut en sortir (Futura-Sciences), et la limite éventuelle de la région qui peut être influencée dans le futur par un observateur situé en un endroit donné à une époque donnée (Wikipédia).
Bleu, blanc, rouge en deuil,
une magnifique aquarelle de Benjamin Regnier
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Les mots, les morts, les maux
J’ai perdu tous les mots
J’ai perdu la raison
J’ai perdu l’horizon
des événements
Sur les trottoirs le sang n’est pas encore séché
Mais déjà recouvert de fleurs et de bougies
Pendant qu’en terrasse, pas tout à fait rassuré
Chacun emprunte le courage d’autrui
Qui êtes-vous, semeurs de mort ?
Sinistres redresseurs de torts
Contre quoi êtes-vous, contre qui ?
Contre la joie, contre la vie ?
Partout des gens se battent et meurent
Afin que d’autres restent en vie
Vous vous battez pour la terreur
Contre votre propre pays
Contre vos frères, contre vos sœurs
Lequel est par l’autre trahi ?
Qui êtes-vous, faucheurs de corps ?
Si vous détestez tant la vie
Que n’embrassez-vous pas la mort
Sans nous plonger dans vos furies
Qu’a-t-il manqué à votre vie ?
Amour ? Culture ? Futur ? Envies ?
Dans quel vide se sont immiscées
Ces promesses si formatées
Qu’est-ce qui vous a donc tant séduits
Dans le saccage des libertés
Sur les trottoirs, en terrasse, dans les salles et les stades
La musique ne se taira pas, la lumière ne s’éteindra pas
Et la France sera encore là quand aura sonné votre glas
Le silence ne gagnera pas.
© mari6s - Si vous le citez, merci de préciser que j'en suis l'auteure et d'inclure un lien vers mon blog.