Le Billet Amer #42
Par L’Aigre Doux
« Le risque d’armes chimiques ou bactériologiques »…Quelle mouche a piqué le Premier Ministre lorsqu’il a balancé cette terrible menace à l’Assemblée Nationale ? Rajouter de l’angoisse à l’angoisse post- traumatique largement partagée par la population peut conduire à la panique généralisée. Les touristes qui fuient la France en masse vont accentuer le mouvement. Les lieux publics et les transports seront désertés. La vie économique et sociale va en être grandement affectée.
Une fois de plus Manuel Valls s’est laissé emporter par cette incontrôlable passion qui l’anime et dont il a donné le spectacle paroxysmique quelquefois inquiétant lors de ses interventions.
Dans un contexte dramatique qui justifie les craintes les plus extrêmes, les citoyens ont besoin de dirigeants faisant preuve de sang froid et de maitrise, notamment du verbe. D’autant plus que cette annonce, même si elle est réelle, ne laisse entrevoir aucune parade, aucune possibilité de prévention, sinon l’arrestation des criminels avant qu’ils ne passent à l’acte. Elle est donc inutile pour juguler le risque et dangereuse pour le moral des troupes.
S’il ne s’agit que d’un effet théâtral aux arrières pensées politiciennes, on ne peut que regretter au lendemain des appels à l’union nationale et au surlendemain de la dénonciation des effet désastreux de la polémique dans l’hémicycle du Palais Bourbon, une faute politique grave mal venue dans les circonstances actuelles.
Il a fallu pas moins que ces drames atroces pour amener ce gouvernement à revoir de fond en comble et en urgence sa politique laxiste en matière de traitement du terrorisme interne , jusque là plus en réaction qu’en action et à abandonner ses obsessions absurdes à l’international.
Reste pour ses principaux responsables à déconnecter au plus vite le programme à objectif électoraliste qui pollue leur capacité d’action et leur crédibilité.
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Feu de paille ou définitive prise de conscience ? La question mérite d’être posée après l’incroyable amnésie qui a suivi l’énorme mobilisation nationale provoquée par les attentats de janvier.
Se contentant d’empocher le bénéfice d’un regain de popularité factuel, le Président de la République et son gouvernement sont très vite depuis retombés dans leur travers, l’angélisme béat si magnifiquement mis en scène par Christiane Taubira. Cette incroyable ministre de la République qui ne chante pas la Marseillaise, un « karaoké d’estrade » comme elle a osé qualifier notre hymne national. Depuis ces drames, cette « icône de la vraie Gauche » s’est seulement signalée pour exprimer son opposition à la déchéance de nationalité pour les terroristes. Elle, manifestement, ne change pas. Comme elle est toujours Garde des Sceaux, on peut légitimement s’interroger sur la réelle détermination du Pouvoir.
Depuis le 13 novembre, ce chant magnifique qui incarne la France pour le monde entier est repris dans tous les pays, entonné à voix émues par des millions de personnes dans les lieux publics, les stades, les cérémonies, rappelant à tous que la France est admirée et aimée sur tous les continents. Et surtout, il est devenu comme jamais omniprésent sur notre territoire national, repris en cœur partout par des citoyens de toutes conditions, de toutes confessions, de tous âges sur le sol métropolitain comme dans l’Outre- Mer français. Comme si nos compatriotes avaient enfin réalisé que les malheurs qui nous frappent trouvaient leur origine dans l’abandon des valeurs incarnées par ce souffle patriotique d’une épopée nationale malheureusement tombée en désuétude.
Le point de retournement évoqué par Philippe de Villiers est-il vraiment atteint ? Manifestement l’ancien ministre le pense pour le peuple mais semble en douter encore pour notre classe politique.
Droite et Gauche confondues doivent impérativement faire le bilan de ces décennies de laxisme condamnable, de ces petites et grandes lâchetés commises sous couvert d’un électoralisme méprisable et d’un détestable magister de la pensée unique, de cette incapacité à assumer la fierté de notre histoire nationale aujourd’hui taillée en pièces jusque dans les programmes scolaires par cette repentance suicidaire qui génère la haine de soi et alimente le mépris des autres.
Tous, ils sont comptables de la terrible situation dans laquelle ils ont plongé le pays, l’Etat, la Nation. Un constat-catastrophe qui ne mérite aucune clémence et trace désormais la ligne impérative du sursaut comme seule alternative au danger mortel pour notre mode de vie et plus largement le modèle de civilisation que nous incarnons aux yeux du Monde.
La mobilisation patriotique inespérée et inattendue de notre jeunesse, véritable espoir né de la souffrance collective, ouvre peut-être des perspectives nouvelles au cher vieux Pays. Des raisons d’y croire encore…
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Un bilan catastrophique, un état des lieux dramatique…Les témoignages diffusés sur toutes les chaines infos donnent froid dans le dos. Pas un des spécialistes en matière de lutte contre le terrorisme qui ne dresse un tableau alarmiste de la situation et de la capacité matérielle et morale de notre pays et de ses dirigeants à y faire face.
Anesthésiés par des décennies de matraquage idéologique, tétanisés par la crainte de tomber sous le coup des foudres de la pensée dominante, les différents gouvernements ont volontairement appliqué la devise « Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire» laissant se développer dans des milliers de territoires de la République des foyers de délinquance organisée, pépinière de recrutement pour les mouvements islamiques.
L’horreur des attentats du 13 novembre a permis au pouvoir socialiste de franchir une barrière libératoire de la parole et de l’action. Il peut désormais désigner l’ennemi et les racines du mal qui l’engendrent. S’est-il pour autant donné les moyens de répondre au défi que la Nation tout entière doit relever ? La moisissure intellectuelle des élites le permettra-t-elle ? Le navrant Syndicat de la magistrature- celui du « Mur des Cons »- s’est élevé contre l’état d’urgence et les mesures d’exception prises pour endiguer les périls au nom bien sûr de la défense des libertés et des valeurs d’une République qui est en train de vaciller sous les coups. D’autres, réduits au silence par l’ampleur des drames humains, redonneront très vite de la voix pour dénoncer une « fascisation » de l’Etat.
Le fait est que les djihadistes peuvent frapper à tout moment et dans n’importe quelles circonstances dès lors qu’ils aspirent au martyre. Et là aucune parade n’est possible. Les trois « explosés » du stade de France qui n’ont fait « qu’une » victime illustrent cette absurdité mortellement périlleuse.
Devant cette menace atypique qu’aucun Etat ne sait gérer, il faudra plus que des postures martiales et des commémorations émouvantes, certes indispensables pour la communion populaire mais insuffisantes devant l’ampleur des dangers. Les récents événements ont démontré que la France sait réagir c’est-à-dire répondre aux coups qu’on lui porte. La dizaine d’individus expédiée vers les 72 vierges promises au paradis islamiste le prouve. Il va falloir maintenant apprendre à agir en amont. Et là, c’est une toute autre affaire…
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Au doigt mouillé…Les attentats qui ont ensanglanté Paris ont affolé la boussole des instituts de sondages. Preuve que les Français sont toujours sous le coup de l’émotion profonde suscitée par les tueries de ce funeste vendredi 13. Ainsi le Président de la République gagne 17 points, à peu près autant qu’après les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher. La suite a démontré que ce regain de popularité avait autant de consistance que neige au soleil.
Dans le même temps, le Front National décolle, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen voyant leur côte au plus haut dans la perspective des régionales, alors que les socialistes régressent. On apprécie la cohérence de ces indications à l’aune du désarroi qui règne dans les esprits.
Objectivement, le Chef de l’Etat devrait être rendu responsable de l’inaction de son gouvernement depuis les événements de janvier où le signal d’alarme mortel lancé par les terroristes n’a pas été entendu. La libre circulation sur le territoire national des commandos auteurs des massacres à Paris laisse pantois. Mais François Hollande bénéficie de ce réflexe pavlovien de rassemblement autour de celui qui détient le pouvoir et peut agir en période de péril. Il sait en jouer à merveille. Il doit cependant veiller à ne pas se contenter, comme en début d’année, de la posture. Les citoyens ne lui pardonneront pas pour le coup le moindre fléchissement dans la conduite de ce qu’il a lui-même qualifié de guerre. En rupture apparente avec tous les angélismes idéologiques qui ont amené le pays à ce point de vulnérabilité, il va devoir aller plus loin encore dans la perspective d’autres épreuves qui surgiront inéluctablement dans le contexte actuel.
Le voilà sans doute confronté de façon décisive à la dimension tragique de sa haute fonction.
Selon que… c’est surtout, au-delà de sa personne, le destin de la France qui se joue.
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Coup d’épée dans l’eau, dialogue de sourds…les formules ne manquent pas pour qualifier la tournée diplomatique mondiale de notre Président.
La conférence de presse commune avec Vladimir Poutine a illustré jusqu’à la caricature le désaccord profond entre les deux chefs d’Etat. Un échec pathétique qui démontre qu’à l’international comme au plan national l’angélisme reste la marque essentielle de notre politique. François Hollande pensait- il vraiment être en capacité d’amener le Tsar de toutes les Russies à abandonner son allié Bachar Al Assad en faveur duquel il a déclenché la plus importante opération militaire depuis la guerre d’Afghanistan menée par l’URSS il y a une trentaine d’années ? Membre éminent de l’OTAN qui vient d’apporter son soutien à la Turquie dans l’agression mortelle perpétrée contre un pilote russe, François Hollande n’était sans doute pas le missi dominici idéal pour cette mission impossible.
Cet irréalisme rédhibitoire, ce positionnement obsessionnel sur la Syrie, réduisaient à néant toutes chances d’un accord solide et sérieux quant à la constitution d’une coalition mondiale forte et déterminée contre le seul péril menaçant vitalement la France, l’état islamique et non la Syrie de Bachar.
Les résultats maigrelets et plutôt symboliques obtenus par ailleurs avec le Président Américain, le Premier Ministre Anglais et la Chancelière Allemande, prévisibles étant donnée la frilosité des uns et des autres en la matière, laissent planer un doute sur le but réel du déploiement de ce grand théâtre diplomatique dont on ne retirera en définitive que l’affichage à portée politique intérieure.
Pas certain que la commémoration nationale de ce jour n’inverse une tendance négative que les chiffres explosifs du chômage pour le mois d’octobre, passés inaperçus en la circonstance, viendront accentuer encore dès lors que nos compatriotes, l’émotion dissipée, replongeront dans leurs préoccupations quotidiennes.
L’Aigre Doux
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***
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