Magazine Journal intime

P.R.O.F.S : Professeurs Rassurants, Ouverts, Frères et Solidaires

Publié le 18 juin 2007 par Mirabelle

Regallardi. Et sans doute plus lucide. Il faut dire que j'ai été très soutenue. Mon cher Victor, P.R.O.F.S : Professeurs Rassurants, Ouverts, Frères et Solidaires
Mirabelle, est-ce que tu te sens mieux ? Eh bien, oui, merci ! J'ai retrouvé ma voix et... Non, mais je ne parlais pas de cela... Je voulais dire... Par rapport à cette histoire avec les parents... Tu sais, le coup de la punition... Ah ! Ma foi, oui, ça va mieux. Ce soir, à 16 h 30, je n'ai pas scruté la grille avec anxiété, ce qui est, je suppose, très bon signe. Le lendemain de la fameuse affaire, une collègue prend de mes nouvelles, en me servant un café à la récréation : "Ne t'en fais pas," me dit-elle : "Avec l'âge et l'expérience, ils t'emmerdent moins. Bon. Moi, il faut dire aussi que je suis pas aimable, c'est peut être pour ça qu'ils ne viennent pas me chercher d'histoires. En tous cas, dans ces cas-là, il faut éviter de rester seule. Il faut montrer qu'on est une équipe, et qu'on est soutenue." . Je la remercie chaudement. Elle ne peut évidemment pas savoir (sauf, sans doute, en se plongeant dans ses souvenirs, elle qui est à quelques années de la retraite...) quel bien elle me fait par ces paroles. Combien cette histoire me rendait malade. Elle dédramatise. Tout simplement.
Le café est bon, les collègues rigolent, en causant de tout (les gamins, les évaluations, le passage à la classe supérieure) et de rien (on se charrie doucement les uns les autres...). La photocopieuse tourne comme une folle. On entend les gosses hurler et rire par la fenêtre ouverte. Je les vois courir dans tous les sens. Je suis bien là, parmi ces collègues concernés et prévenants, soucieux de savoir comment se passe mon stage, n'hésitant pas à me proposer de "prendre les pires loustics dans leur classe pour qu'ils se calment".
Pendant mon SR2, l'équipe était froide. Distante. Avec un humour très tranchant. Je n'avais pas senti, au fond, beaucoup d'amour du métier et certains avaient franchement tenté de me dégoûter de cette carrière. Toujours à critiquer les parents. Leurs physiques, leurs vêtements, leurs odeurs. Leurs gamins bien sûr. Ce n'était pas le même milieu, c'est vrai. Il n'empêche que par cette atmosphère morose, sans passion, sans joie de vivre, je n'avais pas encore pu prendre toute la mesure de ce que signifie le mot "équipe" au sein de l'école.
Là, en ce jeudi matin, je me sens bien. Entourée. Soutenue. Et je sais que j'aurais du mal à les quitter samedi. Je sens que je vais laisser des chocolats dans la salle des profs, discrètement, à pas feutrés... Mais alors tu avais des problèmes de voix ? Oh, une petite extinction. "L'extinction de la deuxième semaine", comme me l'a dit un collègue en riant. J'ai fini sous corticoïdes. Et aujourd'hui, cela va beaucoup mieux. Et le moral, alors ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mirabelle 34 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Ses derniers articles