Retour du Bosphore : où va la Turquie ?
Je viens d’effectuer un voyage de deux jours en Turquie à Istanbul et Ankara, de mes contacts je retiens les points suivants :
A l’évidence la victoire de Recip Erdogan aux dernières élections a surpris beaucoup de monde et sans doute l’AKP elle-même.
La tactique de dramatisation d’Erdogan a joué à plein sur un électorat fondamentalement islamo-conservateur qui aspire à la sécurité et la stabilité y compris chez de nombreux électeurs kurdes.
Le pouvoir est sans réelle opposition et les atteintes à la liberté de la presse se multiplient, les journaux critiques envers le régime comme Zaman font l’objet de descente de police répétées.
La justice et la police sont mis au pas, certains experts parlent même de purge, un journaliste lache « Il faut être optimiste pour vivre dans ce pays ! »,
d’autres experts annoncent l’arrivée en Europe de nombreux réfugiés turcs qui vont fuir leur pays.
Dans ces conditions force est de constater que le rapport de la Commission européenne publié le 10 Novembre dernier sur l’état des libertés publiques ne fait que traduire la réalité.
En matière de lutte contre le terrorisme Ankara concentre toutes ses forces sur le PKK, une récente liste publiée de terroristes de 900 noms en témoigne, elle ne contient qu’une dizaine de noms de l’Etat islamique.
La boite de Pandore de la question kurde est à nouveau ouverte !
Daech serait cependant bien présent en Turquie, il aurait recruté de nombreux turcs et serait à l’origine du récent attentat perpétré à l’encontre du rassemblement kurde en plein coeur d’Ankara.
En politique étrangère la Turquie ne cache pas sa volonté de faire tomber le régime de Damas, de récentes informations parues dans la presse et provenant des services spécialisés confirment la livraison de nombreuses armes aux jihadistes combattant en Syrie.
Quelles seront ses relations avec l’Iran qui lui soutient Damas ? La question reste entière !
Tous ces facteurs ne peuvent que pousser à de fortes interrogations sur ce pays qui sur le plan économique apparait tout à fait moderne et très dynamique, dont le poids démographique ( près de 80 millions d’habitants), sa situation géostratégique en fait un élément incontournable de l’équilibre du système méditerranéen et européen, mais dont l’évolution interne s’éloigne visiblement de plus en plus des standards de Kemal Atatürk !
La question se pose désormais de savoir si le conservatisme islamiste grandissant l’emportera ou non sur le kémalisme et quelle politique Ankara va poursuivre vis à vis des jihadistes ?
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Attentats / l’horreur n’est pas que pour les autres : Ouvrons les yeux nous sommes en guerre !
Après les attentats contre Charly Hebdo et l’Hyper Casher , après les événements de Beyrouth du 12 Novembre, c’est la massacre de Paris.
Malheureusement ce n’est pas une surprise, tous les clignotants étaient au rouge depuis des mois, on savait que l’Etat islamique avait donné pour instructions aux candidats jihadistes français et européens de ne plus venir en Irak ou en Syrie mais d’agir en France et en Europe ! Je l’avais évoqué recemment dans un communiqué.
Nous somme désormais en guerre et nous devons en tirer toutes les conclusions :
– L’état d’urgence est une mesure nécessaire car nous avons sur notre sol une véritable 5ème colonne, inutile de se retrancher derrière les bons sentiments et le politiquement correct, c’est une réalité certes tragique mais c’est une réalité !
– Nous avons été naïfs et laxistes en laissant prospérer des dérives communautaristes dévastratrices , nous devons les commbattre avec la plus grande fermeté et expulser tous les étrangers qui diffusent des discours de haine. Notre droit d’acquisition de la nationalité doit revu totalement !
– Shengen doit être révisé complètement , les frontières nationales rétablies !
Mais surtout nous devons cesser de conduire une politique étrangère aveugle et de posture au Proche Orient qui est alignée sur celle de l’arabie Saoudite et du Qatar qui ont joué un double jeu et les apprentis sorciers avec les islamistes.
La réalité est simple notre ennemi est Daech et les jihadistes de al Nosra , Damas les combat , alors cessons d’aider les prétendus insurgés démocrates qui attaquent le régime de Damas.
Notre objectif aujourd’hui doit être les Jihadistes et rien que les Jihadistes, nous verrons ensuite comment les Syriens pourront se determiner et choisir leur gouvernement , ce n’est pas à nous de le faire !
Nous avons mené au Proche et Moyen Orient la politique de l’autruche , nous le payons très cher aujourd’hui !
Il n’y a plus une minute à perdre pour choisir son camp, il en va du sang de nos compatriotes et de la paix civile en France!
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Le Président de la République a prononcé au Congrès à Versailles un discours solennel adapté sur le ton aux circonstances tragiques, mais qui resemble fort à une suite de mea-culpa contraints.
Au passage un discours à la Nation à la télévision et à la radio aurait été tout autant solennel sinon plus !
Personne ne peut contester la proclamation de l’état d’urgence qui sera prolongé par une loi, j’ai moi même demandé cette mesure pour faire face aux assassinats répétés à Marseille .
Le gouvernement décide enfin d’augmenter les moyens de nos forces armées dont les effectifs combattants tiennent aujourd’hui dans le stade de France ou presque. Le Président Hollande fait sur ce point son acte de contrition : mieux vaut tard que jamais!
Je ne peux que me féliciter de la reprise du projet de « garde nationale « que je défends depuis des années, qui est incontournable pour renforcer les forces de gendarmerie et de police afin de mieux quadriller le territoire, mais dont un ministre me disait récemment qu’il était contre. Les lumières de la Pentecôte arrivent à l’automne chez les Socialistes mais elles finissent par arriver….
Le gouvernement reprend le projet de l’opposition d’adapter la loi sur la question de légitime défense des policiers pour l’aligner sur les gendarmes, c’est là encore une conversion tardive à saluer !
Incroyable la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux nés français , défendue depuis des mois par la droite républicaine devient un projet acceptable alors qu’elle était vilipendée il y a peu par le gouvernement !
Il est malheureusement vrai qu’entre temps 129 innocents ont été lachement assassinés par ces « incompris » auxquels les bien-pensants et les tenants du politiquement correct trouvaient toutes les excuses pour haïr la France!
Mais les vieux démons n’ont pas vraiment disparus .
Pourquoi diantre vouloir réviser la constitution pour refondre l’article 16 et l’article 36 qui seraient d’un autre âge et ne répondraient pas à la situation , si ce n’est pour assouvir les vielles lunes socialistes . Ces deux articles ne couvrent pas il est vrai la situation d’aujourd’hui tout simplement parcequ’ils concernent la guerre entre Etats, ce qui n’est pas le problème actuellement . Nul ne peut dire qu’ils ne pourront être d’application demain . François Mitterand s’était gardé d’y toucher !
Il n’y a pas lieu de modifier la constitution à ce titre !
Mais on reste quasiment sur sa faim en matière de révision et d’adaptation de notre politique étrangère qui à la source des attaques terroristes contre la France .
Certes le Président de la République désigne Daech comme l’ennemi et déclare qu’il doit y avoir unité des coalitions contre ces barbares , il semble reconnaitre à la Russie une certaine lucidité, il saisira le conseil de sécurité à ce titre pour obtenir une résolution contre les terroristes de Daech , très bien mais pourquoi refuser -alors que c’est le bon sens géostratégique – qu’entre deux maux il faut choisir le moindre ?
A l’évidence le chemin de Damas est toujours très long surtout pour ceux qui refusent de reconnaitre qu’ils se sont trompés.
Encore un mea-culpa à faire Monsieur le Président !
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« Etat Islamique », Russie, Syrie : incohérence diplomatique française !
Une nouvelle fois, on constate avec stupeur que le Gouvernement se refuse à tirer toutes les conséquences de sa volonté affichée de lutter contre l’ « Etat islamique » en Syrie et en Irak. Il continue de se complaire dans l’incohérence diplomatique et le déni de réalité.
En effet, dans sa réponse à une question de l’opposition, le premier Ministre refuse d’admettre qu’il est urgent de lever les sanctions à l’égard de la Russie, prétextant que ce sont les Russes qui ont changé de politique alors même que c’est la France qui a effectué un virage à 180° sur la question syrienne, SIC !
De la même manière, le Gouvernement continue à ne pas vouloir reprendre les relations diplomatiques avec Damas, ce qui empêche toute coopération et échange de renseignements alors même que le régime syrien y est prêt.
Le Président de la République et son Gouvernement sont donc dans une totale incohérence et un déni de réalité confondant, au détriment de la sécurité de la France. Ils portent, à ce titre, une lourde responsabilité au regard de la protection de nos concitoyens.
Quand comprendront ils que la conduite de la politique étrangère n’est pas affaire d’idéologie et de posture mais de réalisme ?
Quand comprendront ils que la Russie et le gouvernement de Damas font aujourd’hui le travail au sol de lutte contre l’Etat islamique – que nous ne ferons pas – et à la difference de certains Etats officiellement nos alliés qui n’ont de cesse de jouer un double jeu ?
Quand comprendront ils que l’Union Nationale qu’ils prônent exige en toute cohérence et pour la sécurité des Français d’admettre ses fautes en changeant radicalement de politique étrangère à l’égard de la Syrie et et de la Russie !
Faudra-t-il encore un nouveau massacre des innoncents ?
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Montée inexorable du chômage : errare humanum est, perseverare diabolicum !
L’annonce renouvelée de la hausse du chômage devient une litanie lancinante dont personne ne peut se réjouir.
Mais l’aveuglement du gouvernement sur les causes réelles de la politique économique suivie ou plutôt imposée par le diktat de Bruxelles et de Berlin est simplement confondant et une insulte à la Raison !
La purge budgétaire des idéologues de la Commission, les nouveaux docteurs Diafoirus, provoquera la mort du malade guéri !
Il faut changer radicalement de politique économique sinon nous serons une nouvelle Grèce !
Nous devons impérativement :
-changer notre fiscalité sur le patrimoine qui fuit la France, supprimer l’ISF pour INVESTIR,
-cesser de couper aveuglément dans la dépense ce qui provoque la récession, le gouvernement a-t-il un jour entendu parler du multiplicateur ?
-faire des réformes structurelles, temps de travail et dix mille feuilles territoriales, conforté et renforcé par la mise en place des intercommunalités gigantesques et les régions mastodontes qui vont accroitre les dépenses publiques,
-mettre en place l’aménagement du territoire et une politique industrielle, une politique de l’apprentissage hors la férule de l’Éducation nationale pour la confier aux entreprises,
-briser les dogmes idéologiques de l’euro en pratiquant des avances directes des banques centrales aux Etats pour investir,
-et se poser rapidement la question comment on sort de la monnaie unique carcan économique et idéologique inadapté qui est est une machine destructrice de la France et de l’Europe même!
A défaut nous continuerons notre descente aux enfers, encore un effort camarades on y arrive !
Jacques Myard
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
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