Dimanche langoureux ou plutôt indolent.
Dans mon cerveau émotionnel se placent les diverses pièces du casse-tête de mon prochain roman, mais quand vint le temps d’écrire, de poursuivre, quelques mots seulement. Comme un résumé. Tout est dit en trois pages. J’écris toujours aussi courtement, comme un billet de blogue ou une chronique de journal. La nuit, les personnages deviennent somnambules, bavards. Ils se promènent, me hantent. Le jour, ils se taisent, ils attendent, me surveillent.
Petit bélier qui va toujours trop vite, qui va à l’essentiel. À lire ou feuilleter les romans des autres, je vois bien que l’histoire peut aussi se résumer en quelques lignes. La beauté et la richesse de la lecture résident donc dans le style, dans l’agencement des mots, dans la lente narration. Saurais-je calmer les ardeurs de mon signe de feu toujours pressé de passer au texte suivant? Saurais-je lui insuffler la délicieuse langueur du dimanche?