Ses mains étaient déjà si sales qu’elle creusa sans trop de répugnance. Sous une pierre, elle rattrapa le tissu qui rampait à l’intérieur de l’amoncellement comme enroulé dans ses entrailles. Avec précaution cette fois-ci, elle extirpa une quarantaine de centimètres d’une matière étrange, rugueuse et fragile. Sous ses yeux ébahis, des signes apparurent sur la partie dégagée : la bandelette était couverte de hiéroglyphes. Bouche bée, Marie contempla sa découverte, puis, dans un silence que seuls interrompaient les hurlements du vent, elle en reprit la pénible extraction.
Quelques secondes plus tard, elle heurtait par mégarde l’assise du monticule qui s’affaissa dans un fracas sinistre. Elle remarqua alors, ligoté à un épais rouleau de toile rêche de plusieurs décimètres de largeur, un petit objet rouge partiellement enrobé de boue, qu’elle n’eut qu’un geste à faire pour ramasser. Elle le libéra du rouleau puis, de son ongle, en gratta doucement les contours jusqu’à ce qu’apparût un oiseau de pierre au bec élancé.