La chose prend l’allure d’une habitude : dès que l’hiver menace, alors que les cormorans entament leur hivernage, les autorités municipales de la ville de Bordeaux vident le bassin du Jardin Public à des fins hygiéniques (ça sentira moins fort en été) et botaniques (on peut faire du compost avec les feuilles qui marinent dans la mare). Tout ceci est expliqué sur des panneaux verts disposés à divers endroits du jardin.
Le vidage est en cours. Il reste en fond de piscine ce qui servait de tambouille à certains oiseaux, ces derniers étant les deux hérons, les deux martins-pêcheurs (timides mais bien là), l’unique aigrette, qui resta fort peu de temps, écœurée par la concurrence pour la pitance, et bien sûr, la petite dizaine de cormorans qui se pointaient dès qu’il commençait à faire un peu frais. Il reste donc, disais-je, pataugeant dans la vase, de grosses carpes que le personnel du jardin chope à l’épuisette, non pas pour les offrir aux cantines scolaires locales, mais pour les transférer dans l’eau pas plus claire mais bien réelle du Parc Bordelais.
Du coup, nos volatiles gourmands désertent le jardin. Il ne reste que les canards, les poules d’eau et les oies, qui ne font même plus l’effort de flotter puisque désormais ils ont