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Le Billet Amer #43

Publié le 06 décembre 2015 par Observatoiredumensonge

   Le Billet Amer #43  

Par L’Aigre Doux

Plus de 15 jours après les tueries de Paris, dix jours après le vote de l’état d’urgence par le Parlement, où en sommes–nous de cette guerre totale déclarée par le Gouvernement à l’Etat islamique ?

Les multiples perquisitions effectuées sur le territoire national n’ont ramené que du menu fretin, plus en relation d’ailleurs avec le banditisme qu’avec la mouvance islamique. Aucune des centaines de mosquées salafistes qui sévissent sur notre sol n’a été fermée. Pas un des nombreux imans qui y prêchent la haine et incitent à la guerre sainte n’a été expulsé. Les provocations des femmes musulmanes voilées dans l’espace public en infraction avec la loi pénale ne sont pas plus sanctionnées qu’avant les attentats. Et Christiane Taubira qui fait part de ses états d’âme quant à la déchéance de nationalité pour les terroristes est toujours Ministre de la Justice.

Rien de changé sous le soleil socialiste. Nous rejouerait-on le coup du gros froncement de sourcils de l’après Charlie ? Passé le temps de l’émotion, de la tristesse, de la compassion et de la solidarité scandé par les hommages officiels et les commémorations, il est plus que jamais urgent de s’attaquer aux racines du mal. Une volonté affirmée verbalement de façon martiale par tous les porte-paroles de l’autorité mais dont on ne perçoit pas vraiment les effets sur le terrain.

Alors, il y a certes la parenthèse sécuritaire lourde de la COP 21 et la protection des quelques 150 chefs d’Etat et de Gouvernement réunis au Bourget. Un défi majeur à relever toutes affaires cessantes mais pas plus. Très vite, François Hollande devra faire la démonstration qu’il ne gère pas seulement le ministère de la parole et de la posture. Et cela avant que de nouveaux drames ne frappent la France.

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A 3 jours du premier tour des élections régionales, l’appréhension des familles politiques traditionnelles se mue en angoisse pour certaines, en panique pour d’autres.
Le plus grand désarroi règne en effet dans les rangs du Parti Socialiste qui a tout à perdre en la matière puisqu’il détient 22 des 25 anciennes régions. Le charcutage du nouveau découpage territorial restera une tentative vaine du gouvernement pour sauver sa majorité du grand désastre électoral qui l’attend. Il faudra, après le 13 décembre, gérer en aval l’énorme perte en termes de moyens, d’influence, de rayonnement, de personnels et donc de militants appelés à faire leurs cartons dans les jours à venir. Une réduction drastique de troupes et de logistique, une multiplication de drames humains qui vont profondément impacter la vie du PS, après la saignée des précédentes défaites municipales et départementales.
La Droite, partant de presque rien, va bien sûr regagner des territoires mais cependant dans des proportions moindres que ce que pouvait laisser espérer la déconfiture de la Gauche. La percée dans les sondages du Front National présume un chamboulement du paysage politique passant du bipartisme institutionnalisé par un système électoral rien moins que démocratique au tripartisme imposé aux forceps par les urnes.
Les tentatives de culpabilisation de ces électeurs optant pour Marine Le Pen n’ont que peu d’effets venant de responsables ayant depuis des décennies conduit le pays dans un mur qui s’est dramatiquement ensanglanté au cours des derniers mois. Encore une fois, l’argument porte sur les effets et non sur les causes de cette grande remise en question nationale.
Le tardif remords du gouvernement socialiste met en exergue sa tragique responsabilité. Il peut conjoncturellement profiter à François Hollande sans changer fondamentalement cette tendance lourde de rejet d’un système à bout de souffle que plus rien ne semble en capacité de sauvegarder. Alors, changer le numéro de la République ? Passer de la V° à la VI° ? Peut-être… à condition de rebâtir de fond en comble, sur un socle de valeurs aujourd’hui disparues, un modèle de société mieux adapté aux nouveaux défis de notre temps.

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La peur rend fou… L’incroyable déchainement médiatique déclenché tous azimuts contre le Front National, les stupéfiantes déclarations de certaines personnalités politiques qui n’ont de responsables que le nom, constituent à n’en pas douter un phénomène unique dans notre vie publique. On n’a pas souvenir en effet qu’un tel tir de barrage se soit déclenché contre le Parti Communiste, appendice stalinien hautement « démocratique », au cours de ses belles années d’après -guerre et des débuts de la V° République, dont les objectifs affichés étaient l’instauration d’un régime marxiste en France.

La moindre décence pour les acteurs de ce sauve-qui-peut pathétique aurait consisté à attendre les résultats du premier tour avant d’analyser les perspectives finales du scrutin. Au lieu de quoi, ce sentiment de panique généralisée qui déferle dans les médias ne peut que conforter un mouvement d’une ampleur telle qu’il traduit avec force une attente que les partis traditionnels ne sont plus en mesure de satisfaire.

Nicolas Sarkozy, président du mouvement « Les Républicains », a eu l’intelligence et le courage politiques d’affirmer avec force « pas de fusion de listes, pas de retrait au second tour». Seule attitude sans ambiguïté, de nature à désarmer l’argument du « Tous pourris, tous complices » qui alimente la désaffection des Français. Se battre sur ses valeurs reste la seule dignité à ne pas bafouer pour conserver ce qui reste de respectabilité et de légitimité à cette classe politique.

L’incroyable décrochage dans les sondages de la majorité gouvernementale, qui devrait être sanctionnée dimanche, par rapport aux côtes de popularité du Président de la République et du Premier Ministre issus de ses rangs, constitue le révélateur d’un désarroi idéologique, d’une perte de repère, propice à tous les bouleversements.

Peut-être finalement la seule façon de réformer en profondeur un vieux pays fossilisé depuis des décennies dans un immobilisme mortifère, dont les citoyens en colère refusent d’en subir les insupportables conséquences.

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L’Aigre Doux

aigre

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