Magazine Journal intime

Nanowrimo (3ème) : Mes 3 vies - épisode 3

Publié le 06 décembre 2015 par Anaïs Valente

Pourquoi j’ai écrit ce livre, vous demandez-vous (bande de petits curieux, va) ?

Voici mes textes écrits durant ma revalidation à l’hosto :

J’écris avec la logopède, que je remercie pour tout, ou dans ma chambre (pas la mienne, celle de l’hosto) ou le soir en rallumant la lumière, ayant une idée, obsédée que je suis toujours, quand ça me prend :

 Le 7 juillet, à William Lennox, j’ai décidé avec ma logopède, de raconter mon histoire, mon accident, mes oublis et mes souvenirs quotidiens, dans un livre, pour éradiquer mes angoisses et partager mon vécu avec vous. Lecteurs, vous me pardonnerez mes répétitions, vous rirez quand il faut rire (souvent), vous pleurerez quand il faudra pleurer (rarement), bref vous aimerez lire ma vie.

La voilà.

C’était un samedi, il faisait plein soleil. Non, je rigole, j’ai oublié, c’était un samedi de décembre, il faisait… comme un samedi de décembre. Le matin, j’avais été chez ma voisine installer son appareil, son Ipad ou sa liseuse enfin du genre. Je ne m’en souviens pas. Elle me l’a raconté. A 14 h, après mon repas dont j’ai aussi oublié le contenu, j’ai été à La Plante (mon cours d’écriture) à pieds, comme tous les samedis, où à chaque fois on fait des tas de choses passionnantes et on rentre chez soi en en ayant beaucoup appris alors qu’on pensait le contraire.

Ce samedi là, je n’ai rien appris, vu que j’ai été renversée avant d’arriver au cours par la « connasse » en voiture. J’ai donc « préféré » aller au CHR pour me faire opérer en urgence plutôt que de suivre ce cours à l’aise. Et c’est là que tout a commencé. Le 20 décembre.

Le 21 janvier, j’étais conduite en ambulance à William Lennox après quelques semaines de coma, une opération et un mois comme un légume ambulant, que j’étais malgré moi.

Entre le 20 décembre et le 21 janvier, j’ai tout oublié (« … quand tu m’as oubliée » comme chantait l’autre … tchu ! C’est qui ?).

J’ai très rapidement tout oublié, notamment comment penser, mais surtout comment parler ce qui est plus ennuyeux pour moi qui adore parler.  Je parlais Anglais, va comprendre, alors que mon cerveau dansait la gigue, mais je me souviens (pour une fois) vraiment des infirmières me demandant «  mais Madame, pourquoi vous parlez anglais, on est en Belgique, vous êtes anglaise ? » Non, je regardais sans doute trop de séries en VO.

J’ai donc oublié comment parler, mais aussi comment écrire, je mélangeais et confondais des lettres, en somme aussi bien sur le fond que sur la forme. C’est pas que j’écrivais bien, joliment et lisiblement avant.  Non, que du contraire, mais au moins je savais me relire, je ne faisais pas de faute et c’était presque propre.  Là, c’était bourré de fautes, cochon et illisible.  Avec le temps, la pratique et les exercices, j’écris presque comme avant : presque sans faute, cochon et illisible, mais lisible par moi, c’est le principal. Et maintenant, je parle français et non anglais. Si c’est par une super évolution pour ceux qui ne comprennent pas la langue de Shakespeare…

Toujours pas moyen de me souvenir de quoi que ce soit de décembre à janvier : note que ça vaut sans doute mieux.

Depuis lors, je recommence à me souvenir de tout mais c’est une autre histoire que je vous conterai un jour.

Petit à petit, et Dieu sait comme le mot « petit » est long et dure longtemps, longtemps longtemps, j’ai récupéré une partie de mes fonctions, celles auxquelles on ne pense même pas avant d’être renversée, comme parler, pisser, manger ou se brosser les dents.

Tout ça semble rapide, mais ce fut long comme un jour sans pain, à savoir six mois, et plus de six mois plus tard, je suis loin d’avoir tout récupéré (c’est ici que vous versez une chaude larme sur ma triste vie et puis que vous rigolez).

Je sais toujours pas marcher, même si j’ai commencé couchée, mais je suis désolée je sais toujours pas marcher, pas comme avant. Jamais comme avant. Ma vie ne sera plus jamais comme avant (c’est là que vous versez une seconde larme). Petit à petit (long, long, long), j’espère récupérer un maximum, rentrer chez moi, revoir mes 3 chats, et faire mes courses sans perdre six litres de sueur tellement ça m’épuise, je ne demande que ça. Juste ça. 

couv 2015 ok.jpg

Pourquoi j’ai écrit ce livre, vous demandez-vous (bande de petits curieux, va) ?

Voici mes textes écrits durant ma revalidation à l’hosto :

J’écris avec la logopède, que je remercie pour tout, ou dans ma chambre (pas la mienne, celle de l’hosto) ou le soir en rallumant la lumière, ayant une idée, obsédée que je suis toujours, quand ça me prend :

 Le 7 juillet, à William Lennox, j’ai décidé avec ma logopède, de raconter mon histoire, mon accident, mes oublis et mes souvenirs quotidiens, dans un livre, pour éradiquer mes angoisses et partager mon vécu avec vous. Lecteurs, vous me pardonnerez mes répétitions, vous rirez quand il faut rire (souvent), vous pleurerez quand il faudra pleurer (rarement), bref vous aimerez lire ma vie.

La voilà.

C’était un samedi, il faisait plein soleil. Non, je rigole, j’ai oublié, c’était un samedi de décembre, il faisait… comme un samedi de décembre. Le matin, j’avais été chez ma voisine installer son appareil, son Ipad ou sa liseuse enfin du genre. Je ne m’en souviens pas. Elle me l’a raconté. A 14 h, après mon repas dont j’ai aussi oublié le contenu, j’ai été à La Plante (mon cours d’écriture) à pieds, comme tous les samedis, où à chaque fois on fait des tas de choses passionnantes et on rentre chez soi en en ayant beaucoup appris alors qu’on pensait le contraire.

Ce samedi là, je n’ai rien appris, vu que j’ai été renversée avant d’arriver au cours par la « connasse » en voiture. J’ai donc « préféré » aller au CHR pour me faire opérer en urgence plutôt que de suivre ce cours à l’aise. Et c’est là que tout a commencé. Le 20 décembre.

Le 21 janvier, j’étais conduite en ambulance à William Lennox après quelques semaines de coma, une opération et un mois comme un légume ambulant, que j’étais malgré moi.

Entre le 20 décembre et le 21 janvier, j’ai tout oublié (« … quand tu m’as oubliée » comme chantait l’autre … tchu ! C’est qui ?).

J’ai très rapidement tout oublié, notamment comment penser, mais surtout comment parler ce qui est plus ennuyeux pour moi qui adore parler.  Je parlais Anglais, va comprendre, alors que mon cerveau dansait la gigue, mais je me souviens (pour une fois) vraiment des infirmières me demandant «  mais Madame, pourquoi vous parlez anglais, on est en Belgique, vous êtes anglaise ? » Non, je regardais sans doute trop de séries en VO.

J’ai donc oublié comment parler, mais aussi comment écrire, je mélangeais et confondais des lettres, en somme aussi bien sur le fond que sur la forme. C’est pas que j’écrivais bien, joliment et lisiblement avant.  Non, que du contraire, mais au moins je savais me relire, je ne faisais pas de faute et c’était presque propre.  Là, c’était bourré de fautes, cochon et illisible.  Avec le temps, la pratique et les exercices, j’écris presque comme avant : presque sans faute, cochon et illisible, mais lisible par moi, c’est le principal. Et maintenant, je parle français et non anglais. Si c’est par une super évolution pour ceux qui ne comprennent pas la langue de Shakespeare…

Toujours pas moyen de me souvenir de quoi que ce soit de décembre à janvier : note que ça vaut sans doute mieux.

Depuis lors, je recommence à me souvenir de tout mais c’est une autre histoire que je vous conterai un jour.

Petit à petit, et Dieu sait comme le mot « petit » est long et dure longtemps, longtemps longtemps, j’ai récupéré une partie de mes fonctions, celles auxquelles on ne pense même pas avant d’être renversée, comme parler, pisser, manger ou se brosser les dents.

Tout ça semble rapide, mais ce fut long comme un jour sans pain, à savoir six mois, et plus de six mois plus tard, je suis loin d’avoir tout récupéré (c’est ici que vous versez une chaude larme sur ma triste vie et puis que vous rigolez).

Je sais toujours pas marcher, même si j’ai commencé couchée, mais je suis désolée je sais toujours pas marcher, pas comme avant. Jamais comme avant. Ma vie ne sera plus jamais comme avant (c’est là que vous versez une seconde larme). Petit à petit (long, long, long), j’espère récupérer un maximum, rentrer chez moi, revoir mes 3 chats, et faire mes courses sans perdre six litres de sueur tellement ça m’épuise, je ne demande que ça. Juste ça. 

couv 2015 ok.jpg


Retour à La Une de Logo Paperblog