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Les bons Samaritains

Publié le 10 juin 2008 par Cochondingue
Longtemps j'ai vécu comme une vieille veuve trouillarde terrifiée par le moindre pet de vache et qui prend mille précautions avant d'ouvrir une porte. Par là, je ne veux pas dire que je cachais une carabine sous mon matelas et un lance-roquettes derrière le canapé ; mais je me repliais sur moi-même et je me faisais si petite et discrète que  je passais souvent inaperçue. Le monde était décidément trop hostile pour moi.

Les amis, la famille, une culture de champignons dans la cave, quelques bouteilles de pinards, des cafards et des rats grillés à la poêle... en fait, même à Paris, on arrive à bien vivre en autarcie totale.

Pourtant un jour, il s'est passé quelque chose : on était partis camper et je cherchais un endroit isolé derrière un bosquet, loin, très loin des tentes pour ne pas tomber - les fesses à l'air - sur une connaissance. Mais j'étais allée si loin et il faisait si noir, que je m'étais perdue. Après avoir erré longtemps... très longtemps... au moins 2 bonnes minutes, j'ai aperçu la lumière au bout du tunnel et une voix surnaturelle et grave a résonné dans l'obscurité :
- Cochon, tu fais bande à part ? Pourquoi tu ne rejoins pas les autres.
- Seigneur, je me suis juste égarée en chemin.
- La route est là, devant toi.
- Où ça Dieu ? Je suis myope !
- Rho, quelle bigleuse ! Suis la lampe de poche...
- La lampe de poche est un signe divin, merci Dieu tout puissant.
- T'as encore picolé toi ! Me dit Gazmouth en me tirant par la manche. Et arrête de m'appeler Dieu, je préfère Vénérable et Glorieux Fils du ciel.

Voilà, vous aussi vous êtes déçus, c'était même pas Dieu, même pas l'Ange Gabriel, même pas un chérubin de seconde zone, c'était juste Gazmouth.


Bon, maintenant je vais vous avouer quelque chose qui ne fait pas sérieux, mais soyons fous !
En fait, je rame carrément pour écrire cet article. Je veux arriver à un endroit bien précis mais je suis partie encore une fois dans des histoires sans queue, ni tête, ni Dieu, qui ne me mènent pas à la conclusion que j'aimerais caser désespérément.
Je voulais parler de ces belles rencontres qu'on fait avec des inconnus (tout à fait mortels et humains, ceux-là). Depuis quelques années, j'ai changé, je m'ouvre beaucoup plus aux autres et j'ai l'impression que la vie est vraiment plus facile comme ça. Les gens sont plus réceptifs, plus souriants. Ca fait une éternité que je n'ai pas rencontré de vrais cons. Je n'attends pas grand chose des inconnus, juste qu'ils me laissent vivre en paix, mais je suis toujours surprise de rencontrer des personnes qui vont vouloir m'aider comme ça, gratuitement, alors qu'elles me connaissent à peine.
Je parle par exemple d'un intégrateur, que j'ai croisé 3 jours et qui m'a dit qu'il me recommanderait au responsable freelance d'une boîte de pub assez connue. Franchement, c'est bien le genre de choses qu'on dit juste pour faire la conversation, mais qu'on tient rarement derrière. Pourtant c'est lui qui m'a relancée, qui a voulu mon cv, qui m'a introduite dans cette agence, tout ça purement gratuitement, même pas pour une petite comm., même pas pour le sexe, vraiment pour rien.

Zoridae, pareil. Elle m'a fait une pub hallucinante alors que je ne la connaissais pas. L'espace d'une semaine j'ai eu l'impression étrange d'être Anna Gavalda.

Quant à Flo Py, (qui n'est plus vraiment une inconnue) elle a passé une après-midi à cliquer sur toutes les pages de mon blog (le truc pas chiant...), parce que je l'avais suppliée de m'aider pour une sombre histoire de points et de blogrank.

Je sais que ce que je dis va à l'encontre de la morosité et du pessimisme ambiant, mais il y a de l'espoir quand même. Il y a une multitude de gens sympas dans le monde et je me sens toute débordante d'amitié et d'amour.

Là je viens de relire mon texte et je me dis : est-ce que je vais vraiment poster cet article... Au risque de me créer une réputation d'illuminée complètement à côté de la plaque.
Allez, c'est parti ! Après tout, j'assume totalement mon côté philanthropo-hystérique.



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