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L’horreur présidentialiste

Publié le 18 décembre 2015 par Observatoiredumensonge

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   L’horreur présidentialiste  

Par Maxime Tandonnet

Mercredi soir, j’ai discuté avec un ténor des Républicains, l’un des plus cinq ou six plus importants de ces dix dernières années, dont je ne donnerai pas le nom…
Nous étions bien d’accord sur presque tout: la déliquescence de la politique, sa fuite dans la communication et la manipulation, le renoncement face au réel, la démence narcissique, l’obsession électoraliste, la dictature des annonces, des postures, des leurres…
En revanche nous divergions sur l’essentiel: lui pense qu’il suffit de changer la personne du président de la République et tout ira mieux. Sous-entendu: moi à sa place, plus rien ne sera pareil.
Là, je suis en désaccord total.
C’est le système présidentialiste qui est devenu fou, qui a plongé dans la démence. Confondre l’intérêt d’un pays avec celui d’un homme est une pure aberration.
Le modèle français de l’actuelle VIème République, ou Vème bis, mélange le sort de la Nation avec les soubresauts personnels d’un homme, quel qu’il soit. Se considérant comme l’incarnation du pays, celui-ci est obsédé de sa popularité, soit pour la protéger, soit pour la reconquérir, le cas échéant dans la perspective d’une réélection. Il entraîne l’ensemble des pouvoirs publics dans le culte de sa personnalité.
La vie publique déserte le monde des réalités, glisse dans l’obsession de la communication, de la mise en scène, de la manipulation médiatique. La « trace dans l’histoire » tourne à la névrose. Et c’est ainsi que peu à peu, la France s’enfonce dans l’abîme pendant que les autres pays Européens travaillent et se réforment. La seule solution est de sortir une fois pour toute de cette logique mortelle en réhabilitant la démocratie, autour d’un chef de l’Etat non rééligible, qui préside dans la discrétion et la modestie, s’adresse au peuple une fois par an ou dans les périodes de crise, puis disparaît pour faire son boulot, et un Premier ministre qui gouverne sous le contrôle du Parlement, sur la base d’un programme précis, d’objectifs, d’engagements chiffrés et d’une obligation de résultats.
Refaire de la France une démocratie: cela paraît tout simple mais dans leur crise de démence narcissique, ils ne voudront jamais!
Quand l’ivresse de soi a tourné au coma éthylique…

 Maxime Tandonnet
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    Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

BONUS :

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Recomposition ou décomposition?

Hélas, le mythe de la recomposition politique n’est rien d’autre que le masque d’une nouvelle vague d’hypocrisie et de calculs politiciens. Les uns s’achètent une sainteté idéologique dans l’espoir de s’attirer les faveurs du monde médiatique. Les autres veulent noyer dans un grand magma central les déceptions, les échecs, les mauvais sondages. L’obsession élyséenne est en ligne de mire de ces grandes manoeuvres souterraines. Que recèlent les annonces, coups de menton, retournement de veste? Rien: le néant d’idées, de projet, de volonté. La notion de bien commun achève de se désintégrer dans un grand courant de folie mégalomaniaque qui s’est emparée d’une partie de la classe politique nationale, de l’extrême droite à l’extrême gauche. Les questions de fond sur l’avenir de la France, en matière d’industrie, d’emploi, d’Europe, de sécurité, disparaissent dans le puits sans fond de la vague narcissique. Une immense tartufferie s’est développée autour de la poussée du parti lepéniste. Présentée comme un drame national, elle donne lieu à une extraordinaire récupération politicienne. En érigeant cette formation en ennemi public numéro un, le monde politique et médiatique ne fait que la renforcer en permanence. Il se donne un prétexte pour fuir les réalités, le chômage massif, la violence, le déclin européen et international. Avec, en toile de fond, une seule perspective, une seule ambition, un seul horizon: être le prochain à pavoiser sous les ors de l’Elysée. La politique française a basculé dans une sorte de névrose obsessionnelle, la névrose élyséenne, qui l’entraîne toujours plus loin du monde réel et des préoccupations des Français.

 Maxime Tandonnet
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

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L’horreur présidentialiste

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