Le bar se fait rare

Publié le 18 décembre 2015 par Zappeuse

Je parle du poisson, pas du bistrot ou du troquet. Qui dans certaines régions tendent à se faire rares aussi, mais ce n’est pas le sujet.
Le bar est un poisson magnifique, qui se défend quand on le chope (voir photo ci-contre, prise à Oléron il y a trois ans) et qui se défend aussi très bien dans l’assiette, bref, avec le maigre, c’est un de mes poissons préférés.
Sauf que, rien qu’en France, il en est pêché 8000 tonnes par an (dont un bon gros quart par des pêcheurs amateurs, ce qui me surprend beaucoup, mais les chiffres sont têtus). Ce tonnage augmente alors que la quantité de poissons diminue, air connu. La faute à la mode qui valorise les poissons nobles (mais il est tellement bon celui-là), la faute surtout à la pêche industrielle qui ravage l’océan aussi vite qu’un tsunami s’attaquant à une centrale nucléaire nipponne.
Et donc il faut réagir si on veut continuer à déguster cette merveille. D’où la mise en place de quotas : les gros vilains pêcheurs industriels devront désormais aller au bistrot plutôt qu’au bar six mois de l’année, afin que le poisson puisse faire des petits. Les petits pêcheurs, qui ne cassent pas tout sur leur passage, devront laisser le poisson tranquille pendant deux mois seulement. Il faudra aussi, bien sûr, limiter les volumes lors des campagnes de pêche. Ça risque de couiner dans les ports, où ce poisson se négocie fort cher à la criée. Le ministre de la pêche est dans ses petits souliers, mais la négo a démarré.

Source : Sciences&Avenir