Le Père Noël ne s’est pas attardé à l’inverse des invités. Les fêtes c’est bien mais c’est après que c’est dur. Car s’il n’est pas désagréable de décorer la maison, s’il est plaisant de penser longtemps à l’avance au menu qu’on préparera pour ses invités et de dresser la table pour se livrer aux agapes qui accompagnent un Noël digne de ce nom, comme il est pénible de remballer les décors quand la pièce est terminée.
D’abord il y a eu la vaisselle, des piles d’assiettes et de plats et de verres, qui plus est fragiles car en ce jour nous avions sorti le beau service qui ne sert presque jamais. D’où un maniement mesuré qui freinait mon ardeur à astiquer et rincer dans l’évier. Les cadavres des bouteilles sont comme les morts sur les champs de batailles, une tristesse épouvantable car elles ne sont plus mais une satisfaction, puisqu’elles ont succombé avec les honneurs et pour notre salut à tous. Les restes de nourriture, il y a toujours des restes, écœurent un peu à cette heure ; curieux, puisqu’hier ils nous faisaient saliver. Cachez ces mangeailles que je ne saurais voir, aujourd’hui je veux des salades et de l’eau fraiche. Demain nous en reparlerons.
Et si tout cela n’était suffisant, il faut encore libérer la pièce de cette table d’appoint et de ces chaises que j’avais remontées de la cave pour augmenter nos capacités de réception. Rapatrier ce mobilier dans les sous-sols, lui retrouver sa place dans le grand bazar des objets au rebut qui attendent tous leur heure sous la poussière qui s’accumule.
L’appartement retrouve son aspect de tous les jours, un dernier effort, un bon coup d’aspirateur un peu partout, descendre les sacs poubelle dans le local réservé et enfin, enfin m’écrouler dans le canapé pour somnoler d’un air béat devant le sapin qui clignote et subsiste, en sursis jusqu’à la fin de l’année. Burp ! Veuillez m’excuser…