27ème moisson, un long, un bon moment de lecture.
Elucubration...
« Petit » papa Noël
Fut invité
Sans trop savoir
À une adresse méconnue...
Un faux sapin, en hauteur,
Petit appart' cossu
Mémère à chachats...
Descendu par la cheminée
Comme de coutume
Tomba nez à museau
Avec les bestioles
Qui le prirent
Pour un rat, de bibliothèque,
Pourchassé, joua les acrobates,
À son grand âge, ouille ouille,
Pour se planquer où... ah,
Je vous le donne en mille
Au sein du dit sapin !
L'an passé, une petite Marie à l'enfant,
Qui tentait de gagner la crèche
N'y arriva jamais... !!
On la nomme depuis la Vierge d'Hautain...
Le génie du père noël
C'est sur l'atlantique
tel Jonas ou Pinocchio
profitant du vent
poussant à son gré un sac
en plastique danger des mers
désagrégé, incurgité
que cette année il comptait
faire sa tournée.
D'un coup de dents le voilà
dans le ventre d'une baleine
qui a mangé le grondin
qui avait mangé le sac
en miettes, tout imbibé
de l'esprit de Noël !
Poison lent pour les poissons
en poupées russes
Noël suffoque
Invoque Noë
son vieux pépé.
Il essaye tout
rébellion
séduction ...
La baleine a recraché
ce grondin grondeur
délivré pour pas longtemps
repris estourbi
dans un filet trainant.
C'est finalement une caresse
qui chatouille et gratouille
sur l'étal d'un marché.
Dans sa détresse le grondin
se cambre et bondit.
Vite le génie en profite
pour se cacher dans la salade.
Rescousse de perdreaux de l'année
pour un arrêt devant l'école
et un retour à l'atelier.
Le père Noël est revenu.
Il peut commencer sa tournée.
Mais
pourquoi est-il si distrait
pendant sa tournée
il a rencontré
un manège
installé
dans un sapin
quelle idée
il est resté jeune
et même très jeune
Père Noël
Vite un petit tour
Les rennes ont ricané
Mais ils ont acquiescé
Le connaissant
Pas moyen de faire autrement
Père Noël a tiré sur le pompon
Les rennes ont dit non
Petit tour après petit tour
Dans le manège
Père Noël
est resté
Et les enfants on pleuré.
Regarde les yeux du Père Noël,
Ils cherchent, cherchent et cherchent encore
Mais que cherchent-ils ?
Sans hotte, sans renne, sans traineau
Le petit papa semble perdu
Il cherche, cherche et cherche encore
Mais que cherche-t-il ?
Dans les lumières, dans les boules, dans les guirlandes
À la lueur de sa lanterne
Son regard cherche, cherche et cherche encore
Mais que cherche-t-il ?
Des bras, un cœur, une mère
Un enfant tendrement assoupi
Les yeux du Père Noël sourient
Il a trouvé
Le cadeau du jour
S'effaçant
Il lui offre sa place
Au cœur de la nuit
C'est Noël !
Une aventure du Père Noël ou Noël sous la pleine lune
(Petit conte)
Quitter la banquise, la nuit polaire, les vastes étendues vierges pour, arrivé en Europe, se guider aux étoiles, sans la neige pour les refléter, vous avouerez qu’il y a de quoi perturber le plus sage et le plus patient des vieillards.
Habituellement, lorsque la neige accompagne son long voyage, tandis que les rennes secouent pompons et clochettes avec le rythme enjoué qu’impose la tradition, l’ancêtre observe. Il s’intéresse, s’emplit l’âme de toutes les beautés qu’il survole. Chaque année il découvre quelques nouveaux détails à ajouter à sa liste des merveilles de la nature et de la créativité des sociétés humaines. Informations qu’il partage en secret avec Stéphane Bern pour l’aider à réaliser ses émissions autour des plus beaux villages ou monuments de France.
Mais ce Noël 2015, sans neige sur le plancher des vaches, le noir, le noir, encore le noir ; l’ombre, l’ombre, les ombres. Rien pour égayer le long voyage.
Bercé par la monotonie, il s’était endormi et ronflotait doucement dans le ciel.
La lune qui s’était fait pleine exprès pour la nuit de Noël, c’est si rare, était contrariée. Pas question pour elle cette année de forcer l’admiration du monde en laissant les reflets de sa chevelure d’argent caresser la Terre. Pourtant, comme cela aurait été joli d’illuminer la crèche, de laisser couler ses rayons entre l’âne et le bœuf, de magnifier cette nuit déjà si sanctifiée. Quarante ans d’attente et voilà que tous ses plans étaient anéantis. Tant de répétition, tant de mise au point, tant de rêves réduits à néant. La vieille Dame s’était mise à pleurer, à hoqueter, à se plaindre. Du plus haut du ciel, on l’entendait crachoter, renifler. Au moins cela manquait de grâce, au pire c’était insupportable. Tellement insoutenable que cela avait réveillé le vieux. Tout contrarié qu’il était lui aussi à cause de l’absence de neige, il s’était fâché :
- « Un peu de tenue, cré vin diou ! est-ce qu’on s’écervelle à vouloir se pavaner quand le monde s’écroule et que le réchauffement climatique s’impose goujatement à la fête ?
- « Quarante ans que j’attends, quarante ans, tu te rends compte ? je me faisais une telle joie ! »
- « Et moi donc ! est-ce que je pleure alors qu’il va me falloir chercher à tâtons les cheminées dans le noir ? alors que j’aurais tant besoin de nouvelles lunettes ? »
Je pourrais continuer à relater leurs échanges, mais cela n’aurait aucun intérêt pour vous et n’apporterait rien de plus à l’histoire. Sachez qu’ils étaient là, à tant se disputer que les rennes, grands amateurs d’harmonie, en perdirent le Nord. La tournée s’annonçait mal ce qui s’avéra par la suite.
La distribution fut opérée dans un cafouillis extrême. Quelques erreurs furent rattrapées de justesse. Le vieux eut même toutes les peines du monde à s’extraire d’un conduit de cheminée de toute évidence bien trop étroit pour sa taille. Mais, à sa décharge, comment pouvait-il garder l’esprit clair quand la Lune devenait chaque instant de plus en plus exaspérante ? Quelle étrange cacophonie dans la bouche d’une presque déesse.
Les rennes étaient pris de nervosisme. Le tintement des clochettes qu’ils aimaient tant leur était dès lors insupportable. Très vite l’aventure vira au cauchemar, il y eut un accident.
Nul ne saurait en dire précisément les circonstances, mais au hasard d’un virage un peu brusque, en abordant le toit d’un immeuble, voilà que le vieux avait été projeté par une fenêtre ouverte, dans un appartement où il n’y avait même pas d’enfant.
Il y avait là deux ou trois matous qui s’ennuyaient dans la nuit presque noire, en reluquant un sapin de Noël factice mais illuminé, installé sur un suspensoir à plante et tout chargé de boules aussi attrayantes qu’inaccessibles.
En voyant surgir le bonhomme Noël, tout rouge et tout essoufflé, en roulé-boulé dans le salon, pris de frayeur, ils se mirent à cracher et toutes griffes dehors ils poursuivirent le vieux qui n’eut d’autre solution que de grimper dans l’arbre et de se réfugier parmi les guirlandes.
Les trois matous postés au sol, têtes levées, ne le quittaient pas du regard. Ils attendaient que le suspensoir, qui grinçait de façon inquiétante, cède sous son poids. Patience féline !
Le vieux bonhomme Noël, avec l’ardeur du désespoir, se mit à siffler ses rennes tandis que la lune intriguée s’était tue et observait avec grand intérêt la scène par la fenêtre.
Lorsque le suspensoir céda, les rennes qui avaient eu quelques difficultés à se positionner venaient juste de se placer à la fenêtre. Le père Noël, sans demander son reste, fila comme une étoile jusqu’au chariot qui disparut aussitôt dans la nuit.
La Lune avait retrouvé sa bonne humeur, elle riait, mais pas trop fort car le bonhomme fulminait.
Les chats, vite remis de leur frayeur, jouèrent comme des fous avec les boules du sapin durant tout le restant de la nuit.
Au petit matin, (ce que c’est que l’injustice !) les maîtres de la maison voyant le sapin au sol, grondèrent les chats qui furent accusés du forfait.
Mais les chats, en leur grande sagesse, gardèrent le silence. Qui aurait cru une telle histoire ?