Jerry Goal : suite pastiche roman d’Harlequin

Publié le 18 décembre 2015 par Lucie Léanne @lucieleanne75

Jerry Goal

Ce matin, Jerry Goal n’avait pas la tête à rigoler. La nuit dernière, il avait perdu un million de dollars à la Royal Trust Company of Burne -un placement hasardeux.
Alors qu’il se rendait au bureau, dans sa Porsche blanche décapotable, Jerry ressentit une violente douleur au niveau des tempes. Aussitôt mille supputations se bousculèrent dans son esprit.

Ses migraines revenaient-elles ? N’en serait-il jamais débarrassé, après tous les traitements essayés ? Jerry, le dandy de la finance, allait-il mourir d’une tumeur au cerveau ?
Cette pensée l’effraya à tel point qu’il faillit faire dans son slip. Heureusement les sièges de la Porsche étaient recouverts de cuir de moleskine, garantie totale d’étanchéité.

L’homme roulait vite, dans « Quality Street ». Une expression dure assombrissait son visage, ce beau visage anguleux aux traits bien dessinées, ses yeux couleur miel qui parfois devenaient verts sous la lumière du soleil, sa bouche incroyablement sensuelle, et son teint hâlé, couleur miel qui parfois devenait vert aussi, quand il avait mangé trop de kiwis.

Jerry Goal face à son destin


Arrivé devant la Bank of America, il gara sa voiture, et de son Iphone 6 appela sa secrétaire particulière :
-Penny, intima-t-il, allez me chercher de l’aspirine, s’il vous plait; j’arrive dans quinze minutes.
-De la vaseline, monsieur Goal ?
-Non, pas de la vaseline, de l’aspirine !
Il stoppa net la conversation, agacé. Qui avait engagé cette secrétaire ? Encore une recommandation de son associé.

Il se laissa aller contre le siège de la Porsche, en fermant les yeux.
Fatiguant d’amasser des millions de dollars toute la journée, de jouer au golf et de gagner même quand il n’y avait pas de trous, de nager chez lui, dans sa piscine, dans l’eau translucide, couleur d’aigue-marine qui parfois virait au vert quand ses petits neveux, odieux, urinaient dedans.
Pas étonnant qu’en ce matin resplendissant, Jerry Goal avait mal à la tête.

Tina Dowson, elle, ne connaissait pas les migraines. Elle faisait tourner la tête des hommes alors qu’elle marchait dans la rue ; avec sa mini-jupe, « ras-les-ovaires », elle affolait toutes les bourses de Wall Street.

(suite au prochain épisode)