Je m'excuse par avance pour l'article complètement décousu que vous vous apprêtez à lire. Ce soir j'ai besoin de vider mon sac et en général le résultat est plutôt fouillis.
Bilan de cette année 2015 : Une année sanglante, triste et pleine de remise en question. Une année chaude et belle aussi, avec des journées ensoleillées et peu de pluie.
Alors pourquoi quand je regarde en arrière, j'ai ce gout amer dans la bouche ?
Bien sûr il y a eu les attentats de janvier et de novembre. Des choses graves qui se sont déroulées dans notre pays et qui ont réduit au détail tous les petits tracas de la vie quotidienne. On a eu des discussions avec nos enfants ( surtout Bébinou ) qu'on n'aurait jamais dû avoir si on vivait "dans un monde meilleur" ( pas vrai Keen-V?).
Mais il y a eu un autre drame, là tout près, à 10 jours de noël. Un petit garçon de l'école qui nous a quitté subitement. Il avait 10 ans, il est tombé malade et en 2 jours c'était fini. Ce gamin, je le connaissais si peu ou presque. Je n'ai dû lui parler que 3 fois dans ma vie. Alors bon sang pourquoi je pense à lui presque chaque jour ?
Je connais bien son frère, qui est dans la même classe que Bébinou depuis la petite section. Je connais un peu sa maman, toujours souriante et aimable. Et c'est bien de cela qu'il s'agit : un frère, une maman, un papa, une famille normale, une famille comme nous. Ce qui est arrivé à ce petit garçon pourrait nous arriver à tous.
Toute l'horreur de la logique implacable de la vie est là : nous ne sommes rien, nous ne sommes que de passage. Et la vie peut s'arrêter aussi vite qu'elle a commencé.
Je me mets à la place de cette maman, avec mon coeur de maman, et je souffre en silence. En silence oui, car il n'y a rien qui puisse être dit ou fait pour apaiser son chagrin, leur chagrin.
Je garderai à jamais ce souvenir d'un enterrement poignant. Tous ces gens venus se recueillir pour ce petit bonhomme. Ce sentiment de communion dans la douleur et le chagrin. Je me souviendrai de cette chanson de Brassens "les copains d'abord", des obsèques à l'image de ce garçon curieux et intelligent qui jouait de la guitare. Je garderai imprimés en moi tous ces visages familiers et tristes, tout un village sous le choc, toute l'école ou presque en pleurs, les parents comme les enfants.
Alors oui, 2015 a mal commencé et a très mal fini.
Et après ?
2016...
L'envie d'aller au bout de mes rêves avant d'être, peut être, pulvériser en plein vol.
L'envie d'être plus femme, plus française et plus libre que jamais ( et de continuer à emmerder Marine comme me l'a apprit Diam's).
Une furieuse envie de serrer mes enfants dans mes bras, de relativiser les soucis du quotidien.
L'envie d'être un chouette maman, de leur donner de l'amour à s'en faire exploser le cœur, des rires à s'en faire péter les cordes vocales, et de la joie à ne plus en pouvoir...
L'envie de chérir ceux que j'aime, de leur dire, de leur monter qu'ils comptent pour moi. Je veux aimer et le faire savoir.
Je vais avancer, mais je n'oublierai pas ceux que l'on a perdu en chemin et qui nous regarde là-haut ou ailleurs.
En 2015, la vie m'a mis des grosses claques. En 2016, c'est moi qui vais claquer la vie...