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Le Billet Amer #48

Publié le 07 janvier 2016 par Observatoiredumensonge

   Le Billet Amer #48  

Par L’Aigre Doux

Il va falloir s’habituer à vivre avec le terrorisme…

C’est en substance ce que disait, il y a quelques mois, le Premier Ministre. Le 13 novembre a confirmé sinistrement et massivement cette appréciation anxiogène. Si cette manifestation extrême de la folie meurtrière de l’état islamique est la plus redoutable, les populations d’Europe, submergées par la vague migratoire déclenchée par la guerre en Syrie et en Irak, vont devoir subir d’autres « désagréments » collatéraux. Les agressions sexuelles collectives perpétrées dans plusieurs villes allemandes le soir de la Saint-Sylvestre par des groupes pudiquement qualifiés de communautaires vont-elles aussi faire partie de ce qu’il faut accepter au nom des obligations morales d’accueil des migrants dont la Chancelière allemande, l’angélique Angela Merckel, a fait son crédo ?

Tant que les gouvernements européens n’auront pas le courage et la lucidité de voir en face une évidence qui trace une ligne directe depuis Raqqa, la « capitale » de l’état islamique où siège le tueur en chef Al Bagdadi, jusque dans tous les milliers de territoires perdus de nos démocraties, le péril croitra et se multipliera.

La libre circulation dans les deux sens des candidats djihadistes, depuis nos banlieues jusqu’aux théâtres d’opération du Moyen- Orient, le démontre amplement. Les revendications communautaristes de plus en plus fortes et de plus en plus exigeantes des populations concernées, révèlent l’existence dans ces lieux d’un substrat sociologique et religieux favorable à l’éclosion de ces vocations criminelles. Il faut être aveugle et sourd pour ne pas voir, dans la vie de tous les jours de ces zones dites « sensibles », les manifestations tangibles et ostensibles, pour ne pas dire provocatrices, de cette réalité.

Savoir à qui s’appliquera la déchéance de nationalité, assigner à résidence les suspects de radicalisation, poser des bracelets électroniques à ceux qui reviennent du djihad, fabriquer autant que possible des « déséquilibrés » sans lien avec les terroristes… La mièvrerie des parades envisagées laisse pantois. Continuons à rêver en attendant le retour du cauchemar.

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Le monde arabo-musulman flambe… Pas un des Etats qui composent cet ensemble de plus d’un milliard d’êtres humains n’est, à plus ou moins grande intensité, épargné. Des rebellions internes locales ayant vocation à s’amplifier au chaos total, la mèche qui brûle à vitesse sans cesse accélérée risque à court terme de déclencher une explosion mondiale aussi dramatique que celles qui ont ensanglanté l’histoire humaine au cours du XX° siècle.

En cause, un différend remontant à la mort du prophète Mahomet en 632 et du choix de son successeur, son gendre Ali pour les chiites et son compagnon de lutte Abou Bakr pour les sunnites. Cette ligne de séparation des deux courants de la foi islamique rythme depuis 14 siècles un conflit latent qui, au fil du temps, s’est calmé ou exacerbé en fonction des enjeux politiques ou territoriaux des différents groupes humains qui les composent.

L’incroyable provocation accomplie par l’Arabie Saoudite, chef de file du monde sunnite, envers l’Iran, leader incontesté de la mouvance chiite dans le monde, avec la décapitation du Cheikh chiite Nimr Al – Nimr, est de nature à mettre à feu et à sang l’espace territorial du Maghreb , du Machrek , de l’Orient arabe et d’une grande partie de l’Afrique et de l’Asie. L’Europe- et la France plus que tout autre pays- se retrouvera par la force des choses prise en otage par le poids spécifique de ses communautés musulmanes dans cette guerre de religions qui n’épargnera pas les autres pays occidentaux, Etats-Unis en tête.

Ce coup de force de la monarchie saoudienne est la réponse à la réintégration, voulue par ses alliés américains et européens, de l’Iran dans le jeu diplomatique et économique mondial, suite à l’accord sur le nucléaire. Tout est en place pour une escalade pouvant à tout moment déboucher sur un conflit militaire majeur ou sur des entreprises de déstabilisation interne, chaque camp ayant des minorités religieuses hostiles sur son territoire.

Et pendant ce temps- là, la justice française refuse de considérer comme terroriste l’homme qui a foncé en voiture sur des soldats français assurant la sécurité de la mosquée de Valence en criant « Allah O Akbar » et en disant vouloir venger les civils syriens. Rien de changé donc, malgré les attentats et les résultats électoraux, dans notre bon et vieux pays en cette année 2016 qui s’annonce sous les plus heureux auspices.

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Etre Charlie ou pas ? Là n’est plus la question. Un an après le massacre de la rédaction du journal satirique par les tueurs se réclamant de l’état islamique, cette volonté politique d’assimilation collective à la défense de la liberté d’expression a perdu la consistance de l’émotion causée par l’énormité de l’événement. Depuis, les assassinats du 13 novembre au Bataclan et dans d’autres endroits à Paris, décuplant l’ampleur de l’horreur, ont fait prendre conscience à chacun d’entre nous que Charlie restera avant tout le marqueur d’un commencement, non exclusif puisque les victimes de l’Hypercasher, la mort de la policière municipale, sont partie intégrante de cette nouvelle réalité imposée aux quotidien des Français.

Cette parenthèse tragique n’étant pas près de se refermer, d’autres agressions sauvages frapperont notre pays, d’autres actes de barbarie endeuilleront nos populations, aujourd’hui prises en otages indistinctement dans cette guerre totale qui nous a été déclarée.

Les attentats de janvier étaient ciblés, ceux de novembre ont frappé aveuglément et massivement. Entre les deux, comme pour les séismes, des répliques se sont produites à travers des actes individuels de terrorisme reconnus comme tels ou niés, malgré l’évidence, par les autorités. Démonstration est ainsi faire qu’à côté des structures organisées et téléguidées de Syrie ou d’ailleurs, un potentiel d’initiative personnelle aujourd’hui encore indéterminé dans son ampleur se manifestait, révélant une réalité dégradée que les responsables politiques ont bien du mal à admettre et à traiter.

Les discussions byzantines sur cette déchéance de nationalité donnent la mesure de l’inadéquation entre l’ampleur des périls et la capacité ou la volonté de les conjurer. Un déni pathétique et obstiné qui volera en éclat quand d’autres drames, inéluctablement, se produiront.

Alors, être Charlie ou être Bataclan, commémorer ou honorer, compatir ou communier ne suffira plus. Une heure de vérité qui peut survenir à tout moment…

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L’Aigre Doux

aigre

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***
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